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Gbagbo évoque d’éventuels pourparlers de paix en Côte d’Ivoire

Les propos du chef de l'Etat, publiés vendredi dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, constituent le premier signe d'une apparente…

Les propos du chef de l’Etat, publiés vendredi dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, constituent le premier signe d’une apparente volonté d’engager un dialogue pour mettre fin à  l’impasse institutionnelle. Au lendemain du second tour de l’élection présidentielle, le 28 novembre, la Commission électorale indépendante (CEI) avait déclaré vainqueur Alassane Ouattara. Mais le Conseil constitutionnel, acquis au chef de l’Etat sortant, a aussitôt inversé le résultat et proclamé Laurent Gbagbo vainqueur. Les deux rivaux, qui affirment aujourd’hui être le président de la Côte d’Ivoire, ont depuis nommé chacun un Premier ministre et un gouvernement. Alassane Ouattara, ancien gouverneur de la BCAO et directeur général adjoint du FMI, bénéficie du soutien de la communauté internationale, dont celui des Etats-Unis, de la France, de la Cedeao et de l’Union africaine. Dans les colonnes de Fraternité Matin, Laurent Gbagbo déclare: « On entend souvent les gens dire qu’il y aura la guerre, il y aura une déflagration. Il n’y aura pas de guerre ici. Les affaires tournent et l’on va finir par s’asseoir (ensemble) ». « Asseyons-nous et discutons. S’il y a un problème, on va s’asseoir et discuter », ajoute-t-il. Le camp Ouattara n’était pas disponible dans l’immédiat pour réagir aux propos de Laurent Gbagbo mais par le passé, il s’est dit prêt au dialogue à  condition qu’il cède le pouvoir à  son adversaire. OBAMA PRàŠT à€ RECEVOIR GBAGBO En dépit d’intenses pressions diplomatiques et de menaces d’isolement, Laurent Gbagbo conserve le soutien des chefs de l’armée ivoirienne et des médias officiels, et continue de gouverner à  partir de bâtiments officiels. Alassane Ouattara est, quant à  lui, toujours retranché dans l’hôtel du Golf, au bord de la lagune Ebrié, sous bonne garde des casques bleus de l’Onuci qui ont installé des groupes électrogènes pour parer à  d’éventuelles coupures de courant. Il a invité les agents de l’Etat à  ne pas travailler pour un gouvernement qu’il juge illégal. Vendredi, les tours en verre et en acier abritant les ministères au Plateau, le quartier administratif et des affaires, étaient inhabituellement calmes. « Bon nombre de nos collègues ne sont pas venus travailler aujourd’hui », raconte Roger Zan, un fonctionnaire. « Comme vous le voyez, il n’y a pratiquement pas d’activité dans les couloirs. Les fonctionnaires sont toujours effrayés ». Les livraisons des précieuses fèves de cacao aux ports d’Abidjan et de San Pédro, vers la frontière libérienne, sont en baisse et le patronat ivoirien a menacé de ne plus payer d’impôts jusqu’à  ce que la crise institutionnelle soit réglée. A Londres, les cours du cacao ont baissé vendredi et étaient en recul de 3,67% à  1.917 livres sterling la tonne à  14h00 GMT. Les Nations unies, qui étaient chargées de certifier le résultat de l’élection présidentielle aux termes d’un accord passé en 2007 avec toutes les parties, ont donné l’exemple de la reconnaissance internationale d’Alassane Ouattara. Le président Barack Obama a fait pour sa part un geste en direction de Laurent Gbagbo en lui proposant de le recevoir à  la Maison blanche s’il démissionne. L’intéressé n’a pas répondu. Le Nigeria, poids lourd régional qui exerce la présidence tournante de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, a écarté l’idée, en la jugeant mauvaise, d’un gouvernement d’union nationale en Côte d’Ivoire à  l’image de ce qui s’est passé ces dernières années au Kenya et au Zimbabwe. A l’issue d’un entretien avec son homologue américaine Hillary Clinton, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Henry Odein Ajumogobia, a indiqué que les pays membres de la Cedeao étaient prêts à  soutenir d’autres mesures punitives contre Laurent Gbagbo. « Nous appuierons et la Cedeao appuiera (…) tout régime de sanctions prescrit par la communauté internationale, les Nations unies, l’Union européenne et l’Union africaine », a-t-il dit.