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Gbagbo: « Je ne suis pas un kamikaze »

l'assaut final Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont lancé depuis ce matin l'assaut…

l’assaut final Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont lancé depuis ce matin l’assaut final contre le bunker o๠est retranché le chef de l’Etat sortant Laurent Gbagbo, après l’échec des négociations pour arracher sa reddition. En début de matinée, des tirs à  l’arme lourde ont débuté près de la résidence présidentielle, dans le quartier chic de Cocody (nord) et du palais, au Plateau (centre), au lendemain d’une journée d’intenses mais infructueuses tractations, au cours desquelles M. Gbagbo a refusé de jeter l’éponge. « On va sortir Laurent Gbagbo de son trou et le remettre à  la disposition du président de la République », a annoncé Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara. « Le président Ouattara a estimé que les négociations engagées pour obtenir la reddition de Gbagbo traà®naient en longueur et que Gbagbo ne cherchait qu’à  gagner du temps. Il a donc décidé d’intervenir militairement pour essayer de régler le problème, c’est-à -dire de capturer Gbagbo en vie ». « Je ne suis un kamikaze » Ces derniers jours, la télévision de M. Ouattara diffusait des extraits du film « La chute » retraçant les derniers instants d’Adolf Hitler, avant son suicide dans un bunker de Berlin, assiégé par les troupes soviétiques. « Moi, je ne suis pas un kamikaze, j’aime la vie », a affirmé M. Gbagbo mardi à  un journaliste français. « Ma voix n’est pas une voix de martyr, je ne cherche pas la mort mais si la mort arrive, elle arrive ». Depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre, qui a plongé le pays le plus riche de l’Afrique de l’Ouest francophone dans une quasi-guerre civile, Laurent Gbagbo n’a jamais reconnu la victoire de son rival Alassane Ouattara, au terme d’un processus électoral pourtant certifié par l’ONU. Son régime s’est écroulé, les chefs de son armée ont appelé au cessez-le-feu, les frappes de l’ONU et de la France ont détruit une grande partie de son armement lourd, de nombreux fidèles ont fait défection, mais il refuse toujours de signer sa démission. Devant cette ultime résistance, « les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) ont décidé de régler le problème de Laurent Gbagbo. On va à  la résidence le chercher pour mettre fin à  cette comédie. Et on ira partout o๠il y a des poches de résistance », a ajouté M. Konaté. Outre la résidence, les derniers partisans de M. Gbagbo contrôlent le palais présidentiel et le camp militaire d’Agban, le plus important du pays, près duquel étaient entendues aussi des fortes détonations. « Il faut que la comédie cesse car le pays s’écroule », a conclu le responsable des forces de M. Ouattara. A Abidjan, les habitants traumatisés par les récents combats restent terrés chez eux. Les rues quasiment désertes étaient abandonnées aux pillards, l’eau et l’électricité sont coupées dans certains quartiers, les provisions de nourriture s’amenuisent. Les affrontements à  l’arme lourde dans divers quartiers d’Abidjan ont fait, selon l’ONU, des dizaines de morts et la situation humanitaire est devenue « absolument dramatique », la plupart des hôpitaux ne fonctionnent plus et quand les ambulances sortent, elles se font tirer dessus. Le bilan des morts pourrait toutefois être beaucoup plus lourd, les équipes de secours n’ayant pas pu sillonner la métropole ivoirienne en raison de la grande insécurité qui y règne.