Général Lecointre :  » Il faudra recréer ce lien de confiance au sein de l’armée malienne »  

Le 24 janvier 2012, un massacre se perpétrait à  Aguel'hoc et près de 70 soldats maliens étaient sauvagement assassinés, par…

Le 24 janvier 2012, un massacre se perpétrait à  Aguel’hoc et près de 70 soldats maliens étaient sauvagement assassinés, par les rebelles du MNLA aidés des forces d’Ansar Dine et d’AQMI. Depuis, C’’est une armée en déroute, qui a perdu les villes du nord Mali, et qui aujourd’hui est aidé par les forces françaises pour reconquérir l’intégrité du territoire malien. Pour l’y aider, l’Union Européenne, incarnée par le Général François Lecointre va mener une mission de formation au Mali sur 4 bataillons. Le concept a lui été validé le 10 décembre 2012 par l’Union Européenne, suite à  une lettre d’invitation des autorités maliennes. Enfin le 17 décembre 2012, le Conseil Européen a désigné le Général Lecointre pour mener la mission EUTM Mali (European Training Mission in Mali). Mais le lancement véritable de l’opération pourrait avoir lieu à  la mi février 2013. «Â Ce qu’il faut préciser, ajoute le Général Lecointre, C’’est qu’en aucun cas, cette mission ne va livrer bataille sur le front mais simplement aider à  restructurer l’armée malienne. l’un des points faibles de celle-ci, «Â C’’est la rupture évidente du lien hiérarchique entre les autorités supérieures et le plus petit des soldats. Il y a une absence de confiance mutuelle, de cohésion qui a tué toute force morale dans cette armée. Il faudra donc reconstruire ce lien de confiance entre la compétence et la subordination », explique le Général. Une mission qui s’inscrit dans la durée… l’Armée malienne a donc un défi immense devant elle. Et l’Union européenne, qui mène une mission du même type en Somalie entamera au Mali sa seconde expérience. Composée d’à  peu près 400 à  450 hommes, relayée d’un corps de protection de 150 hommes, la mission EUTM Mali se base sur deux piliers principaux : – l’expertise et le conseil pour améliorer et reconstruire le fonctionnement de la chaà®ne de commandement de l’Armée malienne. En clair, d’après le Général, au-delà  de la mission de reconquête de l’intégralité du territoire malien, l’Union Européenne veut s’assurer que l’Armée malienne devienne un pilier de l’Etat démocratique, capable de garantir l’Etat de Droit et subordonnée à  l’autorité pour mener sa mission de protection du territoire et des peuples. – Deuxième pilier de l’EUTM : former 4 bataillons de l’armée malienne de 600 à  700 hommes sur une durée de 2 à  3 mois. Par des instructeurs européens et francophones. Comment comprendre l’art de guerre ? Au-delà  de ces deux piliers, la mission pourrait s’étaler sur plus de 10 mois. Surtout, d’après le général, il s’agit d’une approche globale qui prenne aussi en compte la dimension humaine, développement qui a toujours caractérisé la présence de l’Union européenne au Mali. D’un budget de 12 millions d’euros, voté par l’Union Européenne, la mission est financée par des états membres contributeurs de l’Union européenne.