Un homme, un militaire, le Général Kouamé Lougué, à  la retraite, a fait son apparition sur la scène publique burkinabè en ce jeudi agité d’octobre. A la mi-journée, il se trouvait place de la nation et l’homme qui pourrait être le futur homme fort du pays, aurait déjà  consulté le chef traditionnel Mogho Naba, pour calmer la situation très tendue depuis la matinée, tout comme il a multiplié les rencontres avec leaders de l’opposition et généraux pour organiser la succession de Blaise Compaoré. Apprécié dans l’armée, ce général a plusieurs fois été évoqué ce jeudi pour diriger une éventuelle transition au Burkina, car l’opposition n’en démord pas pour faire partir Blaise Compaoré. En dépit de l’état d’urgence décrété et de la dissolution du gouvernement, des tentatives desespérées d’inverser la situation, tout porte à  croire qu’un régime est arrivé à  son terme ce jeudi 30 octobre après avoir tenté le forcing constitutionnel. « Blaise Compaoré a perdu le pouvoir depuis 9h ce jeudi matin, lorsque le Parlement a été empêché et saccagé par les manifestants en colère », estime Ousmane Ndiaye de Courrier International. Dans un pays à  tradition de coup d’Etat, la prudence aurait voulu qu’un Blaise Compoaré eut été sage en évitant de vouloir s’éterniser au pouvoir. Cette révolution ou ce printemps burkinabè pourrait-on dire a déjà  fait une victime. Ce jeune homme tué par balles et mort pour la nation. Son image circule partout dans les réseaux sociaux et du côté de l’opposition et selon de nombreux témoins, on parle d’une dizaine de morts. Il reste sûr qu’une révolution ne peut se faire sans morts, et alors qu’on célébrait il y’a peu l’anniversaire de la mort de Thomas Sankara, les signaux d’une fin de règne auraient pu caresser l’esprit de celui qui fut toujours accusé d’avoir trahi un compagnon de lutte. A Ouaga, la tension n’est pas tout à  fait retombée et certains jurent de faire partir Blaise, dans la violence, si la vois du dialogue ne marche pas.