La revalorisation des déchets plastiques en carburants, c’est l’ambitieux projet de 2 jeunes maliens au profil assez éloignés mais à l’objectif commun : « améliorer le bien-être de leurs concitoyens », explique l’un des promoteurs de Génération Écologie. Une entité qui vise à soulager l’environnement de ses déchets plastiques tout en créant de la valeur ajoutée.
« Nous revalorisons les déchets plastiques en huile de pyrolyse (essence, pétrole, kérosène, huile) et en gaz », explique Barré Bah, l’un des initiateurs du projet. Les résidus constituent du charbon utilisé par l’unité de production, tout comme le gaz récupéré.
Démarré en 2017, le projet vise le traitement journalier de 30 tonnes de déchets. Actuellement, il dispose d’une cuve de 7 mètres cubes pas encore en production. Pour le moment, Barré Bah et son associé Harouna Diallo s’attèlent à la fabrication du four et des autres matériels fabriqués localement, ce qui pourra permettre d’obtenir 2 500 litres de carburant brut par jour. Un carburant qu’un client est déjà prêt à acheter.
À terme, le projet envisage d’installer des machines dans différents sites de collecte pour faire de la transformation dans plusieurs endroits. Pour s’approvisionner en déchets plastiques, Génération Écologie a noué des partenariats avec des GIE de collecte de déchets et des usines.
Pour cause de contraintes financières, le début de production n’est pas encore effectif, mais des promesses de partenariat existent. Spécialiste en graphisme 3D, M. Bah, « désireux d’introduire le plastique dans le BTP, qui est son profil », dit avoir été interpellé par l’envahissement par les plastiques. Son associé, informaticien, sensible à cette question, lui a proposé cette forme d’énergie.
Le gaz représente 10% de l’énergie produite par la transformation des déchets et, compte tenu des besoins élevés de l’unité, il est utilisé par l’entreprise. Génération Écologie n’exclut pas des collaborations futures et surtout une extension de ses activités, ce qui nécessitera des recrutements et une formation du personnel en matière de sécurité, avec l’ultime envie « d’améliorer le niveau de vie local ».
Fatoumata Maguiraga
