Gestion durable des terres : le document stratégique validé

Validation du Cadre Stratégique d'Investissement en matière de Gestion Durable des Terres au Mali. Un atelier de deux jours vient…

Validation du Cadre Stratégique d’Investissement en matière de Gestion Durable des Terres au Mali. Un atelier de deux jours vient de se tenir à  Bamako. Ce document contient les axes prioritaires que le mali s’est choisi pour inverser de manière durable la tendance actuelle à  la dégradation des terres. Mauvaises pratiques culturales La dégradation des sols et des eaux est l’un des défis environnementaux majeurs au Mali. Chaque année, l’activité agricole encore basée sur des pratiques culturales dépassées, la pression démographique et la course à  la croissance économique hypothèquent la pérennité de ressources dont dépend pourtant l’avenir du pays. Ainsi, à  cause de la perte de fertilité des sols due aux mauvaises pratiques culturales, les paysans sont obligés d’exploiter de nouvelles terres fragiles au sol peu profond. Les superficies cultivées augmentent ainsi au rythme de 4,7% par an. l’autre fléau a pour nom les feux de brousse. Plus de 100.000 ha de forêts disparaissent et les 35 millions d’hectares de parcours naturels exploités par le cheptel perdent 14 millions d’ha chaque année. Les ressources en eaux de surface et souterraines sont elles aussi fortement menacées par le gaspillage, la sédimentation, l’ensablement et les pollutions diverses. l’impact économique de la dégradation des terres est énorme. En zone soudanienne par exemple, les pertes en revenus agricoles sont estimées chaque année, à  90 000 Fcfa par hectare. Une fortune pour le paysan… Ces menaces sont bien réelles et les communautés deviennent de plus en plus vulnérables à  cause de l’accentuation des principaux problèmes que nous venons de citer. Face à  cette situation, le Gouvernement du Mali a décidé se s’impliquer fortement dans un processus dénommé la GDT, Gestion Durable des Terres. En février 2007 au partenariat TerrAfrica, un processus innovateur sur la base d’une approche prenant en compte l’ensemble des parties prenantes. Plusieurs entretiens, études, ateliers et missions ont été réalisés, lesquels ont abouti à  l’élaboration d’un document identifiant les principaux goulots d’étranglement en face de la GDT et les actions prioritaires à  mettre en œuvre pour porter à  l’échelle la GDT au Mali. Il a ainsi été établi la nécessité d’entreprendre des actions concrètes visant à  améliorer ou sauvegarder la qualité des terres, d’estimer les principales forces, faiblesses, opportunités et les risques liés aux tendances écologiques, climatiques et socio-économiques; à  l’environnement politique, institutionnel et financier et aux capacités des partenaires; ainsi qu’aux mécanismes d’investissements actuels et à  leurs résultats. C’’est ce document est dénommé « Cadre Stratégique d’Investissement en matière de GDT au Mali » qui vient d’être validé par les différentes parties prenantes au cours de l’atelier qui vient de prendre fin à  l’Hôtel Salam de Bamako. Plus de quatre-vingt participants des différents départements ministériels concernés, de la société civile et de la presse ont pris part à  cette rencontre de deux jours qui leur a permis de faire des observations pour améliorer la qualité du document Des axes prioritaires et des actions concrètes Le CSI-GDT du Mali comprend six axes d’investissements prioritaires pour lesquels des activités distinctes ont été définies en concertation avec l’Equipe Technique et les autres membres de la coalition GDT mise en place à  cet effet. Les six axes stratégiques d’investissements prioritaires sont les suivants : •Le soutien aux activités de mise à  l’échelle de la GDT sur le terrain, •Le renforcement de l’environnement favorable pour la GDT, •Le renforcement des services de conseils et des services commerciaux en soutien à  la GDT, •l’élaboration de systèmes efficaces d’acquisition et de gestion de la connaissance GDT, de Suivi et évaluation et de dissémination de l’information, •La Mise en œuvre d’une stratégie de communication pour soutenir l’appropriation de la GDT et l’adoption des bonnes pratiques, et enfin •Le renforcement des capacités de tous les acteurs de la GDT pour favoriser la mise en œuvre de la GDT. Les activités d’investissement sont répertoriées et classées en fonction des meilleures opportunités en termes de synergies et complémentarités, de façon à  produire rapidement des résultats positifs. Et ce, afin de faire du slogan que le Mali s’est choisi pour illustrer l’engagement en faveur de la GDT « Gérons les terres de nos ancêtres au bénéfice de nos enfants » une réalité. Au point o๠en est le Mali aujourd’hui dans le processus de Gestion Durable des Terres, l’espoir est permis. La volonté politique affichée et déclinée en actions à  mener à  travers le Cadre Stratégique d’Investissement de la GDT ouvre des perspectives nouvelles pour tous les secteurs de développement de notre pays. La validation du CSI-GDT par l’ensemble des acteurs à  qui vient d’intervenir et sa prochaine adoption par le Gouvernement, sont à  n’en pas douter le début de l’ère du développement véritablement pensé et donc forcément durable grâce à  l’engagement de tous et à  la synergie d’action entre l’Equipe technique de la GDT et tous les autres acteurs de la lutte contre la dégradation des terres.