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Gestion des ordures ménagères : un casse-tête à plusieurs équations

À Bamako, les déchets sont omniprésents, et ont malheureusement fini par faire partie du décor, bien loin d’être une préoccupation…

À Bamako, les déchets sont omniprésents, et ont malheureusement fini par faire partie du décor, bien loin d’être une préoccupation collective. 

Leur gestion est un casse-tête, comme l’explique Dounantié Dao, président de la Coalition nationale – Campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-CIEPA), une coalition de la société civile en pointe sur les questions d’assainissement. « La gestion des ordures est d’abord un problème politique, ensuite financier et enfin comportemental. Au niveau politique, il n’y a pas de réglementation qui permette de gérer ça au niveau de Bamako. L’assainissement est le parent pauvre des budgets ministériels, l’État n’investit pas, ce n’est pas jugé prioritaire. S’ajoute à cela le comportement du citoyen qui n’est pas du tout sensibilisé à ces problèmes », déclare M. Dao.

À Bamako, la production quotidienne de déchets dépasse les capacités de traitement en dépôt de transit, qui ne doit pas excéder 72h. Des délais qui ne sont et ne peuvent être respectés. Les ordures s’amoncellent en montagne nauséabonde à l’image de celles de N’Golonina et de Lafiabougou, qui ont récemment disparu grâce à un programme d’urgence initié par les pouvoirs publics. « Ce sont des actions spectaculaires, mais il n’y a pas de politique d’assainissement durable derrière », bougonne ce riverain. La seule décharge finale de Noumoubougou est insuffisante, compte tenu de la vitesse d’urbanisation d’une ville comme Bamako qui compte plus de 2 millions d’habitants. « On avait dit à l’époque que le dépôt de Noumbougou, avant d’être inauguré, était déjà dépassé. Le ministre nous avait répondu qu’il avait investi plus de 4 milliards de francs CFA dedans, comme si 4 milliards était trop pour l’assainissement », déplore Dounianté Dao.

L’objectif de la CN-CIEPA est la prise à bras le corps de ces questions par les politiques et la mise en place d’un schéma d’assainissement adapté pour la capitale, des financements adéquats, et une campagne de sensibilisation à destination de la population pour changer les comportements. La question de l’assainissement est incluse dans la constitution malienne en son article 15. Elle relève donc de la responsabilité de tous.