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Gouvernement CMD : le Nord n’attend pas !

« l'offre est à  l'étude ». C'’est ainsi qu'a répondu vendredi 8 juin le porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré, sur…

« l’offre est à  l’étude ». C’’est ainsi qu’a répondu vendredi 8 juin le porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré, sur le plateau du «20 heures» de l’ORTM. Une réponse à  la communauté internationale, qui se propose d’envoyer des troupes au Mali. En clair, selon Hamadoun Touré, il faudra attendre que le Mali se décide à  faire la demande. Les lignes doivent bouger Le hic est que pendant que Bamako tergiverse, des milliers de nos compatriotes sont obligés de prendre leur mal en patience. Et ils doivent se soumettre aux lois des envahisseurs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et des groupes islamistes armés d’Ançar Dine et d’AQMI. Jamais depuis 1960, l’armée malienne, et le peuple malien avec elle, n’ont été aussi humiliés. La moitié du pays échappe depuis trois mois au contrôle de l’administration centrale. Et les efforts à  faire pour la reconquête sont énormes. Achat de moyens de combat adaptés aux réalités du terrain, formation de militaires capables de défendre le drapeau en tout lieu et en toute circonstance, etc. Aujourd’hui rien ne sera de trop pour que le Mali redevienne un. Avec des magasins et banques pillés, des hôpitaux en manque de médicaments et de personnel, le défi humanitaire dans le Nord reste urgent. Et les convois humanitaires envoyés en grande pompe ne suffisent pas. Ce tableau sombre est venu malheureusement s’ajouter à  une situation alimentaire des plus catastrophiques. Car depuis une année, le Système d’alerte précoce (SAP) avait tiré la sonnette d’alarme sur la menace de famine qui sévit dans 104 communes (sur les 703) du pays. Le temps presse donc pour le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Et si l’offre de la communauté internationale doit attendre, le Nord, lui, n’attendra pas. Faire la guerre ou rien ! En mettant en attente l’aide extérieure proposée, le gouvernement Cheick Modibo Diarra semble faire fi du martyr que souffrent nos compatriotes du Nord. Il faut le dire ! En dehors des discours (qui relève plus d’un coup médiatique), on ne voit vraiment pas les dirigeants maliens dans l’optique d’aller en guerre. Ce qui ne rassure guère les Maliens. Le volontarisme affiché par le Premier ministre lors de son dernier passage à  Ségou n’a pas soulevé l’enthousiasme souhaité. Et, chaque jour passant, on attend toujours un signal fort de la mise en œuvre de la reprise des villes du Nord. Les Maliens semblent dire aujourd’hui : trêve de discours ! La guerre est une décision politique, et la balle est dans le camp de Cheick Modibo et de ses « plein pouvoirs ». La décision doit être prise, quoi qu’il en coûte : soit accepter l’offre de la communauté internationale, soit ordonner l’assaut par l’armée malienne. Il n’existe plus aujourd’hui d’autre alternative.