Gouvernement Tatam Ly : l’urgence de la réconciliation nationale

Un gouvernement d'urgence pourrait-on penser à  priori. Formé deux jours après la nomination du Premier ministre Oumar Tatam Ly, il…

Un gouvernement d’urgence pourrait-on penser à  priori. Formé deux jours après la nomination du Premier ministre Oumar Tatam Ly, il se veut rassembleur en intégrant d’anciennes figures, des ministres de la transition mais aussi de nouvelles énergies. Il faudra retenir dans ce premier gouvernement Tatam Ly, la création d’un ministère de la réconciliation nationale et du développement des régions du Nord incarné par Cheick Oumar Diarra. Un département qui répond à  la priorité numéro du chef de l’Etat. Et pour redéfinir toute la politique de développement des régions du nord Mali, qui a failli ces vingt dernières années et a été au coeur de la revendication sécessionniste des mouvements armés de l’Azawad, comme le MNLA. Décryptage. Les rescapés de la transition Composé de 34 membres en tout, avec 5 ministres délégués. Il garde quelques figures de la transition comme le Général Moussa Sinko Coulibaly, sans doute reconduit en raison de son plébiscite pour la bonne tenue de l’élection présidentielle. Il sera chargé d’organiser les législatives dans quelques semaines. Autre restant, Tiéman Hubert Coulibaly, qui perd la diplomatie au profit du domaine de l’Etat et des Affaires foncières. Il est remplacé par un nordiste, un ancien rebelle, Zahabi Sidi Ould Mohamed, fonctionnaire des Nations Unies qui signe son grand retour au Mali. Ousmane Ag Rhissa (RPM), reste lui à  l’environnement, Bruno Maiga à  la culture, Abdel Karim Konaté(ADEMA) hérite du Commerce et le Colonel Koumaré, proche de Sanogo, reste aux transports. L’ancien chef de la diplomatie d’ATT,Soumeylou Boubèye Maiga(ASMA) attendu à  la Primature, hérite finalement du portefeuille stratégique de la Défense. C’est une lourde tâche qui lui incombe pour réformer et remettre sur pied une armée malienne déstructurée, mais son expérience aux renseignements et sa grande connaissance du problème du nord devrait l’y aider. Nouvelles têtes A noter l’entrée de Malick Alhousseini, ce membre de la société civile, ex président du Collectif des ressortissants du Nord (COREN), et désormais Ministre délégué auprès du Ministre de l’administration territoriale, chargé de la décentralisation L’actuel maire de la Commune IV Moussa Mara(YELEMA), fait aussi une entrée remarquée à  l’Urbanisme et à  la politique de la ville, un domaine qui s’inscrit en droite ligne de son combat pour l’assainissement dans sa commune. Pour beaucoup, Mara incarne la compétence et l’innovation. Très peu de femmes dans ce gouvernement, quatre au total, mais une économiste de renom, hérite du gros ministère de l’économie et des finances. Mme Bouaré Fily Sissoko qui était jusqu’à  alors à  la Banque mondiale, est unanimement reconnue dans le milieu financier. A ses côtés, une ancienne ministre d’ATT, Aissata Bengaly revient aux affaires, à  l’Artisanat et au Tourisme. Pour la promotion de la femme, c’est une fidèle militante du RPM, Mme Sangaré Oumou Ba qui est en charge du portefeuille. Sa nomination n’est que justice, précise une collègue proche d’elle. « Elle connaà®t les questions de femme par C’œur », poursuit notre interlocutrice. Même chose pour Frankaly Keita, qui hérite de l’Energie et de l’eau. Discret mais militant de longue date d’Ibrahim Boubacar Keita. A signaler l’entrée d’un avocat, Mohamed Aly Bathily, Ministre de la Justice et garde des sceaux et le jeune Mamadou Gaoussou Diarra, à  la jeunesse et au Sport. Enfin, à  la Communication et aux nouvelles technologies de l’information, c’est Jean Marie Sangaré, membre du staff de campagne d’IBK qui s’y colle. Nous reviendrons en détail sur les portraits de chaque ministre.