Groupes électrogènes et lampes torches, l’ultime recours des Bamakois

La période de chaleur est propice aux coupures intempestives d'électricité à  Bamako. Depuis environ deux mois, la population revit les…

La période de chaleur est propice aux coupures intempestives d’électricité à  Bamako. Depuis environ deux mois, la population revit les épisodes des années précédentes : «Â ici au marché, il y a des jours o๠nous restons de 8h à  18h sans électricité, d’autres jours C’’est de 8h à  midi ou encore de midi à  18h. Et pourtant nous payons toutes nos factures régulièrement » s’indigne Bamody Coulibaly, commerçant au Malimag. Nous sommes au marché Dibida de Bamako, à  l’angle d’une rue se tient une quincaillerie. Des panneaux solaires de tailles différentes sont exposés à  l’entrée de la boutique. Au pied de la table, un groupe électrogène geint au point qu’un petit tremblement se fait sentir quand on s’y approche. Dans l’allée, le bruit de ces engins mêlé aux discussions des passants crée une immense cacophonie sous une chaleur de plomb. De nombreux usagers de l’électricité se rabattent sur ces engins pour pallier le manque de courant. Ce système aussi a ses coûts. « Tous les jours nous achetons du gasoil pour alimenter les groupes. Cela nous revient beaucoup trop cher. Les affaires ne marchent pas beaucoup ces temps-ci. Il faut vraiment que les autorités prennent leur responsabilité face à  cette situation accablante » se plaint M. Coulibaly. Quant à  Mahamane El Mehdy, comptable de formation, « à  la maison, souvent le courant se coupe pendant que nous dormons. Nous n’avons pas les moyens d’acheter un groupe électrogène. Tout ce que nous pouvons faire, C’’est d’acheter des lampes pour nous éclairer la nuit » se désole-t-il. Les vendeurs de lampes se frottent les mains A cent mètres de là , en face de la direction du trésor public à  Bamako, une table se distingue en plein air. Des lampes de toutes les couleurs et de toutes les dimensions sont exposées les unes à  côtés des autres. Bassirou Ba, le propriétaire de ces marchandises nous les présente : « celui-ci est à  3000 francs, celui-là  à  2500 ». Ce natif de Nioro se réjouit de la bonne marche de son commerce, toutefois, la situation l’interpelle aussi : « C’’est en saison sèche uniquement que nous vendons bien, cette période est vraiment fructueuse pour nous à  cause des coupures de courant. Cela nous arrange en ce sens mais les populations souffrent beaucoup de ces délestages. Personnellement, je ne me plains pas des coupures puisque dans mon quartier elles se font pendant la journée et la nuit à  mon retour tout est normal » raconte M. Ba. Tous les quartiers de Bamako subissent les délestages pendant cette période. Cette situation est devenue un rituel depuis plusieurs années déjà .