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Guinée : les enquêteurs de l’ONU à Conakry 

Identifier les coupables du 28 septembre On se rappelle qu'au lendemain des massacres du Stade du 28 septembre, la communauté…

Identifier les coupables du 28 septembre On se rappelle qu’au lendemain des massacres du Stade du 28 septembre, la communauté internationale avait condamné avec fermeté, le bain de sang qui a coûté la vie à  plus de 150 personnes selon l’ONU. Cette commission aura donc pour tâche, de reconstituer les faits et recueillir les témoignages des victimes. C’’est d’ailleurs la résolution de cette question qui bloque les négociations à  Ouagadougou. Puisque, d’une part, les forces vives demandent le départ de la junte au pouvoir et l’instauration d’un gouvernement civil, qui mènera la transition jusqu’à  la présidentielle de janvier prochain. La junte de son côté, rejette catégoriquement, l’idée de partir. Elle réfute toute responsabilité l’incriminant dans le massacre. Crainte des victimes Les témoins et victimes des exactions craignent pour leur sécurité. Ils n’ont pas foi en la sincérité de Dadis qui s’est engagé par écrit, à  laisser la commission d’enquête travailler librement. L’Algérien Mohamed Bedjaouai, la Burundaise Françoise Kayiramirwa et la Mauricienne Pramila Patten, devront mettre tout en œuvre afin d’assurer la sécurité des témoins. Certains ont même reçu des menaces de morts, craignant plus pour leur sécurité après le départ des émissaires de l’ONU. Cependant, le président l’organisation guinéenne des droits de l’homme, le Dr Thierno Madjou Sow affirme qu’un nombre important de femmes violées sont prêtes à  témoigner devant la commission internationale, malgré leur peur. Le Dr Sow estime que la population guinéenne a réalisé qu’une violence digne des conflits libériens ou sierra-léonais pouvait désormais les menacer. 10 jours, un délai suffisant ? Dix jours suffiront-ils aux enquêteurs des Nations-Unies pour mener une mission claire et efficace ? C’’est fort peu probable. Que feront les témoins après leur départ ? Ils estiment ne pas avoir les moyens de se défendre face aux Bérets Rouges de l’armée guinéenne. Cela emmène les défenseurs des droits de l’homme à  se poser beaucoup de questions. Notamment, comment est-ce que les témoins pourront être sûrs d’avoir une sécurité garantie ? Et même s’ils témoignent dans le plus grand anonymat, sont-ils pour autant certains de pouvoir vivre en toute quiétude ? Le délai parait en tout cas, très court pour une enquête qui implique les plus hauts responsables au sommet de l’Etat. Situer la responsabilité nationale Par ailleurs, quelque soit le délai imparti, ce qui importe pour le peuple de Guinée, C’’est de situer les responsabilités. Trouver les coupables et les traduire devant la justice internationale. Une justice étrangère parce que la population semble ne plus avoir confiance en ses dirigeants. Il est impératif pour les enquêteurs d’arriver à  boucler leur enquête en temps et en heure. Il en va de la sécurité et de l’intégrité de la Guinée. Par ailleur, la junte devra collaborer avec la mission si, elle est absolument certaine d’être claire dans le massacre du 28 septembre dernier, quand on sait que ce sont des bérets rouges de l’armée guinéenne qui ont commis atrocités et viols sur des femmes, il y a de quoi s’inquiéter. Le capitaine Moussa Dadis avait d’ailleurs avoué ne pas maitriser son armée à  l’époque des faits, une déclaration qui avait choqué l’opinion. l’enquête débute aujourd’hui à  Conakry et tous attendent une conclusion favorable.