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Guinée : Rêves en danger

C'’est vrai que le pays a une longue tradition de putschs et autres coups d'état en série. Mais, on s'était…

C’’est vrai que le pays a une longue tradition de putschs et autres coups d’état en série. Mais, on s’était pris rêver à  une aube nouvelle et tout le monde l’appelait de ses vœux. C’’était sans compter avec ceux qui mettent leurs intérêts partisans au-devant de celui du peuple tout entier. l’armée guinéenne, la tristement célèbre peut-on malheureusement affirmer, vient donc de faire à  nouveau parler d’elle. Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2011, le Professeur Alpha Condé, Chef de l’Etat Guinéen a échappé de justesse à  un coup d’état mené par une partie de son armée dans sa résidence privée à  Kipé. Il n’aurait eu la vie sauve que grâce à  la vigilance de sa garde rapprochée qui a combattu de 03 heures à  05 h du matin, avant de recevoir des renforts et de mettre définitivement en déroute les assaillants. Quelques heures à  peine après cet évènement, le Chef de l’Etat a en a appelé au calme et à  la stabilité du pays. Il a rassuré le peuple de Guinée au maintien de la démocratie qu’il prône depuis sa prise de pouvoir il y’a sept mois : « La voie de la démocratie a commencé et ça va continuer. Je vous ai promis le changement et si Dieu le veut, nous aurons ce changement. Je vous appelle à  la vigilance mais au calme et à  l’unité nationale », a-t-il dit. Le Pr Alpha Condé a également interdit pour la même occasion toutes manifestations populaires et des réactions contre qui que se soit. Les condamnations ont fusé de partout, intérieur comme extérieur, pour fustiger cet acte. Cellou Dalein Diallo, chef de l’opposition, a jugé cette attaque «déplorable» et a souhaité «qu’elle n’affecte pas l’unité de la nation, le processus démocratique et le tissu social déjà  fragilisés». La France, l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne ont «fermement» condamné l’attaque. Ex-puissance coloniale, la France a estimé que l’armée devait être «au service de la démocratie» et a appelé à  «la tenue prochaine des élections législatives» reportées. Qui est derrière ? Le président Condé a affirmé que «c’était une tentative d’assassinat», mais «pas un coup d’Etat». Il a annoncé que «les deux principaux dirigeants ont été arrêtés», sans révéler leur identité. Il a précisé que cette attaque était le fait de «chefs déviants de l’armée» parmi lesquels le général Nouhou Thiam. Ce militaire avait pourtant été limogé par Alpha Condé lors de son arrivée au pouvoir. Qu’il ait été arrêté après l’attaque conduite à  Conakry contre la résidence du président laisse penser que le gradé est derrière ce qui semble être un coup d’Etat. Alpha Condé se refuse néanmoins à  tirer des conclusions. «C’’était une tentative d’assassinat. Pas un coup d’Etat parce qu’ils n’en ont pas la capacité. Pour faire un coup d’Etat, il faut quand même des forces, et leurs forces sont faibles. […] Ce n’est pas avec six pick-ups qu’on peut faire un coup d’Etat!», a justifié le dirigeant. Pourtant, un deuxième assaut a été repoussé en fin de matinée. Cependant, nombreux sont ceux qui se posent des questions sur cette affaire. On se demande qui est derrière cette tentative de coup d’état ou d’assassinat. Très peu nombreux, il y en a quand même qui pensent que tout ceci n’est qu’un joli coup de «com» du président, en chute de popularité et qui renouerait ainsi les liens avec un peuple qui commence à  exprimer du mécontentement. Mais les yeux se tournent surtout vers l’armée, mais celle-ci pourrait n’être que l’objet de commanditaires cachés. Les intérêts politiques sont en jeu en Guinée, certes. Mais, il y a aussi de gros pactoles que la gestion de Condé à  ce jour fait bouger dans des directions qui ne sont pas forcément celles voulues par un certain cercle de guinéens ou d’hommes d’affaires étrangers. La cession du Port de Conakry à  un certain groupe français en est une illustration. Alors, a-t-on « voulu faire la peau » à  Condé pour le pouvoir ou pour l’argent ? Quoique, les deux reviennent au mêmeÂ