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Haïti, un an après : « Lavi an pa fini »

Le jour o๠tout bascula Il est 16h53, ce 12 janvier. La terre tremble. Pendant de longue secondes, le temps…

Le jour o๠tout bascula Il est 16h53, ce 12 janvier. La terre tremble. Pendant de longue secondes, le temps se suspend et la vie retient son souffle. Il y a un an, le « goudougoudou » comme l’appelle les haà¯tiens frappait la première république du monde. l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières vient de se dérouler sur cette terre haà¯tienne, pourtant déjà  meurtrie. Avec une violence inouà¯e, la nature frappait, faisant plus de 220 000 personnes, en blessant 300 000 et faisant près de 1,5 million de sans-abri. Le monde entier garde encore en mémoire les images de rues jonchées de cadavres et de miraculés extirpés, au fil des jours qui suivirent, des entrailles de la terre qui les avait engloutis. Cela fait un an que continue aussi l’élan de solidarité planétaire qui a suivi quelques heures après et qui ne s’est plus arrêté. Les aides financières qui ont afflué sur l’à®le se chiffrent en milliards de dollars. La vie, toujours aussi dure Pourtant, douze mois plus tard, la situation reste catastrophique. à€ la mi-octobre, l’épisode de choléra qui a fait 2 500 morts a fait prendre conscience des conditions déplorables d’hygiène dans lesquelles continuent de vivre de nombreux Haà¯tiens. Ils sont plus d’un million à  toujours vivre dans des camps d’urgence. Et si de nouvelles constructions sortent de terre, C’’est souvent de manière anarchique, sans schéma d’orientation. Malgré les moyens dont elles disposent, les organisations humanitaires sont paralysées dans leurs actions par l’absence d’administration d’à‰tat susceptible de prendre des décisions et de coordonner les efforts de reconstruction. à€ court terme, la situation est peu susceptible d’évoluer. Haà¯ti traverse une crise politique dont l’issue est encore incertaine : alors que le deuxième tour de l’élection présidentielle était initialement prévu pour le 16 janvier, les résultats définitifs du premier tour qui s’est déroulé fin novembre ne sont toujours pas annoncés. Reconstruire le pays, mais d’abord les hommes Mais malgré la misère, la maladie, les conditions de vie plus que précaires, les haà¯tiens gardent espoir et veulent penser à  demain. Nombreux sont ceux qui ont tout perdu. Plus de maison, plus d’argent, plus de famille. Pourtant, ce sont eux qui disent : « Haà¯ti debout, lavi an pa fini », la vie continue. C’’est là  le leitmotiv des populations qui, malgré la vie difficile, gardent la capacité de rire mais surtout une foi inébranlable en Dieu. Les églises sont quotidiennement remplies, particulièrement en ces temps de commémoration. Car le traumatisme reste grand et de nombreuses organisations soignent les corps mais aussi et surtout les esprits marqués à  jamais par la tragédie. Les écoles aussi ont rouvert et les enfants ont recommencé à  apprendre pour construire l’avenir de leur pays, l’un des plus pauvre de la planète. Les experts annoncent qu’il va falloir s’armer de patience. l’ampleur de la catastrophe et les difficultés dans lesquels l’Etat haà¯tien était même avant le séisme, pèsent lourdement sur les efforts de reconstruction. Il faudra au moins10 ans pour remettre sur pied le pays. Les haà¯tiens, eux sont déjà  au travail. Avec l’aide des humanitaires, ils réapprennent à  cultiver la terre, reconstruisent tant bien que mal leur maison et espèrent que 2010 reste la pire année de leur vie.