« Dans notre académie, ce sont des centaines de cas qui ont été relevés », explique un directeur. « Nous les appelons « doublons » parce que ce sont des enfants qui sont inscrits plusieurs fois sur les listes de candidats », précise-t-il. Ces « doublons » sont le résultat d’une pratique qui a pris racine depuis que l’à‰tat subventionne les études du second cycle du fondamental. Le public ne pouvant recevoir tous les enfants après le Diplôme d’études fondamentales (DEF), il prend en charge leur cursus dans des établissements privés. Ce sont ainsi des milliers d’élèves qui sont « orientés », ce qui représente une manne de plusieurs centaines de millions de Francs CFA. Un financement que se disputent les établissements, dont certains se livrent à  des pratiques peu recommandables pour recevoir le maximum de fonds. « Certains établissements déclarent des enfants qui ne sont pas physiquement dans leur effectif. Ayant perçu des fonds pour eux, il est normal qu’ils les présentent à  l’examen du baccalauréat. Or, il suffit de rapprocher avec l’informatique les listes au niveau de l’académie d’enseignement qui centralise les listes de candidats pour parfois se rendre compte que les mêmes enfants sont inscrits ailleurs. Ou alors, inscrits deux fois dans le même établissement, mais dans des séries différentes ». « Il s’agit d’une situation anormale », s’insurge le chef de cabinet du ministère de l’à‰ducation nationale, Mohamed Sokhona. « s’inscrire à  un examen, C’’est un droit. Mais il faut vérifier au préalable si les pièces fournies par le candidat respectent les critères. Ce sont les académies et les CAP qui sont responsables. Les textes sont là  et il faut les respecter ». Ceux qui se livrent à  ce genre de pratique sont passibles de poursuites, ajoute-t-il. « Nous tentons de ramener les chefs d’établissement à  la raison en les mettant devant leurs responsabilités, explique le directeur d’académie. Ceux qui ont des élèves régulièrement et effectivement présents dans d’autres établissements sont priés de les retirer pour que les véritables ayant-droit puissent valider leur inscription en tant que candidat. Pour ceux qui ont des élèves deux fois inscrits dans leur propre effectif, nous écrasons purement et simplement les doublons ». Un exercice qui a déjà  permis d’enlever des centaines de noms des listes de candidats pour les sessions de juin 2015.