PersonnalitésInterview, Personnalités




Hassan Naciri : « Le Maroc n’a jamais quitté ses frères du continent »

Entre le Mali et le Maroc ce sont des siècles d'histoire en partage, c'est une culture, une coopération et une…

Entre le Mali et le Maroc ce sont des siècles d’histoire en partage, c’est une culture, une coopération et une assistance. Ces dernières années, à l’aune des épreuves que notre pays traverse, l’écho du Royaume chérifien solidaire a plus d’une fois retenti sur les berges du fleuve Niger. Cet accompagnement ce sont des hôpitaux, des écoles, des usines, des entreprises mais aussi et surtout deux grandes visites du Roi Mohammed VI à Bamako en moins de cinq ans. Son Excellence Monsieur Hassan Naciri, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Sa Majesté le Roi du Maroc au Mali, revient sur les différentes facettes de ce partenariat et sur les autres aspects de la vie publique marocaine.

Excellence, le Maroc a été réadmis il y a quelques mois au sein des instances de l’Union africaine. Quelle signification cela revêt-il pour votre pays, et quelle incidence cela pourrait-il avoir ?

Ce que vous appelez réadmission et que nous appelons, nous, retour naturel, a été, de l’avis de tous les observateurs, l’événement africain le plus saillant du dernier sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Sans ignorer toutes les subtilités juridiques qui entourent cet événement, nous préférons parler, encore une fois, de retour dans la mesure où le Maroc, naturellement africain, n’a jamais quitté ses frères du continent tant sur le plan bilatéral que sur celui multilatéral.

Dans le premier cas, jamais nos relations bilatérales n’ont atteint le niveau que l’on connait aujourd’hui, avec environ 1 000 accords signés dont 500 depuis l’avènement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 1999. Sur le plan multilatéral, le deuxième cas, n’oublions pas que nous nous retrouvons dans plusieurs organisations régionales et internationales.

Ceci dit, le Maroc a été aussi un membre fondateur majeur du panafricanisme politique à travers la fameuse conférence de Casablanca de 1961 où le Mali frère, représenté par feu le Président Modibo Keïta, a joué un rôle essentiel. C’est pourquoi tant pour l’Afrique que pour le Maroc, pays africain, ce retour correspond à des retrouvailles au sein de sa famille institutionnelle, une opportunité souhaitée pour la convergence des vues et la conjugaison des efforts des Africains pour la concrétisation des rêves des pères fondateurs et des attentes des générations montantes.

Il est clair qu’en se retrouvant ensemble, beaucoup de conflits, latents ou manifestes, seront dilués à la faveur du dialogue quotidien et direct entre les différents membres de notre grande famille. Chacun apportera son savoir-faire, mettra à profit ses relations continentales et internationales pour surmonter les malentendus et améliorer, dans un cadre fraternel, nos échanges et nos complémentarités. Nos méthodes, notre organisation du travail, nos valeurs humaines africaines ainsi que notre synergie en faisant front ensemble, feront que tout pourrait devenir possible dans un monde de compétition où notre continent devrait pouvoir occuper la place qui lui revient.

L’Afrique a changé. Les démocraties sont en construction, les peuples sont devenus plus exigeants et les conflits idéologiques sont largement dépassés. Du coup la priorité du jour c’est avant tout le développement humain. L’Afrique en a les moyens et la volonté politique pour y arriver et c’est bien cela que sous-tend le mot cher à Sa Majesté le Roi: « l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ».

C’est le lieu, ici, de saluer et de remercier le Mali dans toutes ses composantes pour son soutien et son accompagnement sans faille en faveur du retour du Maroc. Il ne saurait du reste en être autrement au vu des relations si particulières et si fraternelles qui nous unissent.

Comment va désormais se gérer le dossier du Sahara au sein de l’Union Africaine ?

Je rappelle d’abord que ce dossier a été inscrit par le Maroc aux Nations unies dès le début des années 60 alors que le territoire était sous occupation espagnole. En 1975, après avis consultatif de la Cour internationale de justice de la Haye (CIJ) et la marche verte la même année, le dossier a connu plusieurs autres péripéties sur fond de propositions et de contre-propositions de solutions. En 1991, un nouveau plan de paix et l’adoption d’un cessez-le-feu sont intervenus entre les différentes parties, à la suite desquels les Nations unies et les parties prenantes se sont engagées dans l’organisation d’un référendum qui a achoppé sur l’impossible détermination du corps électoral.

Devant cette impasse, les Nations unies ont appelé, en 2004, les protagonistes à faire preuve d’imagination dans le cadre du chapitre VI de sa Charte, et dans ce sens, le Maroc a proposé, en 2007, une initiative pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara. Ce plan qui offre, de l’avis même du droit international, une forme négociée d’autodétermination, est toujours à l’ordre du jour comme vient de le confirmer la résolution du Conseil de sécurité numéro 2351 du 28 avril 2017. Dans ce contexte, il est clair que l’organisation internationale va nécessairement poursuivre ses efforts pour aboutir aux résultats escomptés dans le cadre de la recherche d’un compromis politique. Donc, pour revenir à votre interrogation, la question du Sahara reste pendante devant l’ONU.

Au sein de l’Union africaine, l’esprit qui animera le Maroc a été précisé par Sa Majesté le Roi dans son discours au dernier sommet de l’UA à Addis-Abeba. Je cite : « loin de nous l’idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l’insinuer. Vous le constaterez dès que le Royaume siégera de manière effective et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant ».

Plus concrètement, il sera attendu de l’Afrique son soutien aux efforts des Nations unies en vue de trouver une solution politique négociée mutuellement acceptable par les parties, dans le cadre du processus onusien en cours.

Dans le cas d’espèce, je voudrais préciser que le retour du Maroc au sein de l’Union africaine ne signifie d’aucune façon une quelconque reconnaissance pour une quelconque entité, du reste non reconnue par l’ONU. Le droit international et la pratique diplomatique sont clairs à ce sujet.

Deux mois après son retour au sein de l’Union africaine, le Maroc a informé de sa volonté de devenir membre à part entière de la CEDEAO. Quels liens fondent cette demande ?

Le Maroc est lié aux pays de la CEDEAO par un faisceau de liens de nature humaine, culturelle, cultuelle, mais aussi par des liens politiques, économiques, de solidarité, de soutien effectif, en plus du lien institutionnel matérialisé par le statut d’observateur dont le Maroc dispose depuis 2005.

En effet, sur le plan humain, les flux n’ont jamais cessé depuis des siècles. Ces mouvements ont été porteurs d’échanges intenses sur les plans commercial, religieux, culturel et social. Tous ces liens se perpétuent encore aujourd’hui à la faveur de la présence de milliers d’étudiants des pays de la CEDEAO au Maroc, et du choix du Maroc comme terre d’accueil pour près de 15 000 ressortissants des pays de la CEDEAO. Parallèlement, des étudiants marocains ont choisi des pays de la CEDEAO pour poursuivre leurs études supérieures.

Sur le plan cultuel, il faut souligner l’importance du partage d’un Islam qui repose sur le rite malékite.

Sur le plan politique, on peut retenir un chiffre révélateur : durant les 15 dernières années, Sa Majesté le Roi a effectué 24 visites royales dans 11 pays de la CEDEAO.

Quant aux liens économiques substantiels, rappelons que le Maroc est le 1er investisseur en Afrique de l’Ouest, sachant que cette région n’est pas perçue au Maroc comme un débouché pour les exportations puisque l’ensemble des pays de la région ne reçoivent que 6% des exportations marocaines, contre 65% des investissements directs marocains en Afrique.

Outre ses aspects, le Maroc a toujours manifesté une solidarité active avec les pays de la CEDEAO durant des crises vécues par certains de ces pays. Qui plus est, le Royaume a participé à des opérations de maintien de la paix dans la région, et aux efforts de médiation pour la résolution des conflits.

Enfin, il convient d’ajouter que la demande d’adhésion du Maroc s’inscrit dans la vision royale de l’intégration régionale comme « clé de voûte du décollage économique de l’Afrique ». Le Maroc entend contribuer de manière encore plus directe aux activités de la CEDEAO et lui apporter sa plus-value dans les domaines du renforcement des capacités militaires, sécuritaires, et de médiation, du progrès socio-économique et du développement humain, et du renforcement de l’accès de la CEDEAO à d’autres partenariats à travers le réseau relationnel du Maroc.

Peut-on savoir où en est la procédure?

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a informé, le 24 février 2017, Mme Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria et Présidente en exercice de la CEDEAO, de la volonté du Maroc de devenir un membre à part entière.

À ce jour, la candidature marocaine est sur les rails. Le Maroc est confiant. Il faut préciser que notre adhésion à la CEDEAO est conçue comme un processus progressif qui devrait se décliner en trois séquences graduelles à savoir une séquence politique, une séquence juridique et une séquence technique.

L’acte majeur sera bien entendu la réponse des Chefs d’État à la lettre royale portant demande formelle du Maroc d’adhérer à la CEDEAO. Il reviendra par la suite aux diplomates et aux experts de traiter toutes les questions liées à cette adhésion.

Revenons aux relations Maroc-Mali. Fin février 2017, une clinique périnatale, baptisée « Mohammed VI », a été inaugurée à Sèbènikoro. Pouvez-vous nous parler de cette clinique et d’autres réalisations marocaines au Mali ?

Il s’agit d’une clinique périnatale de dernière génération réalisée sur une superficie globale de cinq hectares et équipée d’un plateau technique ultra moderne avec une capacité totale de 74 lits pour une possibilité de 5 000 naissances par an. Elle prendra en charge les cas de complication chez la mère et l’enfant. Son coût de réalisation, assuré par la Fondation Mohammed VI pour le développement durable, dépasse les 10 milliards de francs CFA.

Mais le nouveau projet qui s’ajoute, concerne la construction, sur une superficie de 3 hectares, d’un centre de formation professionnelle dont les travaux ont atteint un stade avancé. Ce centre disposera de 21 filières de formation allant du BTP au tourisme, à l’hôtellerie et à la restauration avec une capacité de 1 000 stagiaires par an. Il viendra s’ajouter à la cimenterie de Diago, déjà fonctionnelle, réalisée par un groupe privé marocain avec une capacité installée d’1 million de tonnes. Je rappelle que Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Ibrahim Boubacar Keïta ont procédé à la pause de la première pierre de ces projets en février 2014.

Le Maroc est très présent dans la vie malienne sur les plans notamment économique, culturel, cultuel. Que vise cet intérêt ?

Fort heureusement pour nos deux pays et nos deux peuples. Dans le domaine économique, il s’agit d’entreprises de droit malien créées dans le cadre d’un partenariat innovant. Cette présence est la résultante de deux facteurs, à savoir l’évolution historique et naturelle de nos relations mais aussi la politique volontariste de nos dirigeants. Ils convergent à donner la priorité au développement humain comme finalité de toute politique responsable.

Cette présence apporte aussi une contribution palpable au développement général du Mali. Nos entreprises sont associées aux politiques micro et macro économiques et apportent leur savoir-faire aux autorités publiques dans le cadre d’un partenariat public-privé. Le Mali est demandeur de la contribution de l’ensemble de ses partenaires, dont le Maroc, pour l’accompagner dans la réalisation de ses plans et programmes nationaux.

Quelles difficultés les entreprises marocaines et d’une manière générale la coopération marocaine rencontrent-elles au Mali ?

Les entreprises marocaines ont évolué pour devenir des entreprises citoyennes qui partagent au quotidien avec les opérateurs et les citoyens maliens les avantages et les contraintes de l’environnement dans lequel elles évoluent. Ainsi, et à titre d’exemple, elles ont subi des pertes sèches énormes notamment au nord du Mali lors de la crise de 2012 mais ont bénéficié aussi, au quotidien, de l’accompagnement des autorités maliennes, conscientes de l’importance du partenariat public-privé. Tous ces établissements sont associés, au jour le jour, à la politique gouvernementale en amont et en aval et constituent par ailleurs, avec les autres composantes du tissu économique malien, des leviers sur lesquels compte le gouvernement. Du coup, le partenariat dont il s’agit crée des richesses, partage le savoir-faire, contribue au traitement des questions micro et macro économiques. Qu’il s’agisse de la productivité, des microcrédits, de l’autonomisation des femmes, de l’entreprenariat ou de la diaspora malienne, nos entreprises apportent chaque jour leur contribution. Elles ont dépassé depuis longtemps la phase d’immersion et ont acquis l’expérience et le réflexe de l’environnement des affaires au Mali. Depuis quelques temps, les autorités publiques au Maroc encouragent aussi la coopération tripartite avec les pays du Nord pour enrichir cette expérience. En somme, comme on dit au Mali : « on est ensemble! »

L’assistance marocaine au Mali est considérable. Est-ce le nouvel axe de l’africanité du Maroc ?

Il est vrai que le Mali est symbolique pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI de par les relations multiséculaires qui nous lient, de par le modèle de partenariat que nous entretenons, mais surtout de par l’affection particulière dont le Souverain entoure ce pays frère. Sur ce point, je ne serai pas exhaustif d’autant plus que les actions menées répondent d’abord à une demande de l’expérience marocaine et partagées dans le cadre de ce que Sa Majesté le Roi a appelé une vision de la coopération sud-sud claire et constante.

« Mon pays partage ce qu’il a sans ostentation » a dit Sa Majesté. Ainsi en est-il de la régularisation des sans-papiers maliens et africains sur son sol (plus de 25 000). C’est aussi le cas de l’aide apportée dans d’autres domaines. Que dire des investissements faits en matière de renforcement des capacités civiles et militaires…

Certains milieux ont cru voir dans les tournées royales avant le Sommet d’Addis-Abeba une campagne diplomatique pour récolter des voix en faveur de la demande du Maroc de reprendre sa place au sein de sa famille institutionnelle. Trois semaines seulement après le sommet, le souverain a repris ses tournées dans plusieurs pays du continent. Peut-on raisonnablement ne pas y voir une politique africaine sincère, constante et ouverte sur l’avenir ? Il est clair qu’il s’agit là d’une politique cohérente et engagée en faveur du développement des relations intra-africaines. C’est dans cet esprit que j’inscris les relations maroco-maliennes comme ce fut déjà le cas avec les défunts Mohammed V et Modibo Keïta.

La diplomatie marocaine est très agressive. Quel commentaire en faites-vous ?

Vous dites agressive, ne faudrait-il pas préférer le qualificatif d’ambitieuse ? Dans tous les cas, elle essaye d’être elle-même, véhicule d’un ensemble de valeurs héritées de son histoire millénaire. Elle est aussi le reflet d’un pays en pleine réforme tant économique et politique qu’au niveau des droits de l’Homme et nourrit des ambitions légitimes pour concrétiser la vision éclairée de son souverain et répondre aux attentes de son peuple, sans oublier le devoir de solidarité humaine avec les différents cercles d’appartenance.

Cette ambition, c’est celle d’un Maroc en marche avec des agrégats économiques jadis dominés par le secteur primaire, qui repose aujourd’hui sur une économie privilégiant les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, des nouvelles énergies, des sciences de l’avenir, sur ce que nous appelons les métiers internationaux du Maroc.

À mon sens, c’est la diplomatie d’un roi avant-gardiste et visionnaire qui se veut au diapason de la mondialisation et de la globalisation animé en cela par un désir de partage, un penchant pour la solidarité, la complémentarité et l’intégration régionale. C’est une diplomatie au service de la paix, de la prospérité et de la démocratie. Le Maroc est engagé à donner la main à ses concurrents même les plus irréductibles. C’est l’essence même de son humanisme et de sa culture.

Le Mali traverse une grave crise sécuritaire. Que peut le Maroc dans ce domaine ?

Ce qui est important dans ce cas d’espèce c’est naturellement ce que fait et fera le Mali, un pays souverain, un vieux pays pétri des expériences du passé. Notre rôle en tant que partenaire sincère est de l’accompagner dans ses choix nationaux légitimes. Je crois que nous le faisons, encore une fois, sans aucune ostentation. Nous le ferons davantage chaque fois que de besoin. Nous userons de nos moyens mais aussi de notre capital immatériel pour y arriver. La stabilité du Mali, préoccupe le Maroc à plus d’un titre. Son instabilité, à Dieu ne plaise, aura des répercussions sur tous les pays du Maghreb. Il n’y a donc pas lieu de badiner sur la question.

Plus concrètement, nous avons déjà en commun la formation des imams à un Islam de tolérance comme un remède pour traiter le problème du radicalisme religieux. Nous avons aussi formé des militaires et des agents de sécurité. Nos pays travaillent et échangent régulièrement sur ces questions et en la matière, le Maroc dispose d’une expérience certaine qui privilégie une approche holistique et inclusive intégrant tous les aspects de la question: sécuritaire, politique, économique, social et culturel.

Que peut le Mali pour le Maroc en dehors des relations institutionnelles. Seriez-vous intéressés par exemple par les mines ou l’Office du Niger ?

Les expériences réussies au Mali tout comme les opportunités qui s’offrent nous intéressent mais là dessus ce sont les deux gouvernements qui décideront des axes de coopération et d’échanges sur la base de l’avantage comparatif. D’autre part, ce sont les hommes d’affaires qui doivent dévoiler les domaines et les offres de partenariat. Cela pourrait aller de l’agriculture à l’aéronautique sans oublier les autres services. Je rappelle que les portes du Maroc sont grandement ouvertes pour les frères maliens, et que le partenariat qui nous intéresse est donc naturellement à double sens.

Quel a été l’impact pour le Mali de la COP22 que le Maroc a organisée fin 2016 ?

Je peux affirmer sans risque de me tromper que la COP22 du Maroc a beaucoup servi l’Afrique. D’abord lorsque Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé le Sommet africain de l’action, le premier du genre, qui a permis, entre autres, d’harmoniser notre discours commun sur la question vitale du changement climatique et de la nécessité pour l’Afrique de s’organiser pour bénéficier des projets d’adaptation prévus dans le cadre des COP21 et 22.

Ensuite, le Sommet de Marrakech a permis d’adopter l’initiative dite triple A (Adaptation de l’Agriculture Africaine) et vous le savez, l’enjeu majeur de toute politique est avant tout la sécurité alimentaire. Le sommet, à travers ses différents segments institutionnel et de la société civile, a permis un éclairage important sur toutes les questions qui préoccupent l’Afrique, qu’il s’agisse de la désertification, de l’érosion des côtes ou autres. Il faut mentionner à ce niveau que le Mali a entretenu une étroite collaboration avec le Maroc avant et pendant le sommet en tant que porte-parole de l’Afrique et a fait passer avec brio toutes les doléances et les attentes de notre continent.

Tombouctou c’est un peu le Maroc. À quand une visite du Roi ?

Comme aime à me le répéter mes frères maliens, Tombouctou est la plus marocaine des villes maliennes ! Personnellement, j’ai eu l’honneur et le plaisir de m’y rendre. J’y ai rencontré une partie de notre propre histoire malienne, notre histoire commune. J’en ai été pénétré par tous mes sens, à travers l’architecture, y compris celle des mausolées réhabilités, les casbahs, les manuscrits, les visages et les modes de vie qui rappellent tant ceux du sud du Maroc et de la plaine de Tafilalte jusqu’à Fès. Le Roi s’y rendra volontiers, quand Allah Soubahanahou Wa Taâala le voudra. Ce sera un grand événement, il n’y a aucun doute la dessus !