Après une hausse le 17 mars dernier, le prix des carburants connaît une autre augmentation depuis ce mercredi. Le litre de l’essence passe de 762 à 811 francs CFA et le gasoil de 760 à 809 francs CFA. Cette deuxième augmentation en 2022 pourrait entraîner des impacts sur d’autres produits, notamment la hausse du coût des produits de premières nécessités, tributaire elle-même d’une possible augmentation du prix des transports. Comme cela a été le cas après la première hausse de l’année.
Le Gouvernement motive cette hausse par « plusieurs facteurs exogènes ayant eu pour conséquence la hausse des cours des produits pétroliers sur le plan international. » Dans les faits, ce sont la crise sanitaire de la Covid-19 et surtout la guerre en Ukraine qui sont en cause. Comme pour la première hausse de l’année, on craint plus que jamais une autre augmentation du coût des transports et son impact, à la longue, sur les autres produits. Pour le moment, ce coût demeure inchangé, informe Harouna Konaté, coordinateur des groupements des syndicats des transporteurs et conducteurs routiers.
Pour l’analyste économique Amadou Sangaré, tout va dépendre de l’ampleur de l’augmentation et de sa durée dans le temps. « Quand l’augmentation est faible, l’impact ne se fait pas sentir tout de suite. Quand elle est importante, elle va se faire sentir. Si l’augmentation dure longtemps, elle va se faire sentir, dans le cas contraire elle n’aura pas de répercussion sur les autres produits. Mais après tout, vous avez l’effet psychologique. Quand il y a une augmentation, même si ça ne joue pas sur les coûts, des opérateurs économiques essaient de profiter de la situation parce qu’ils y voient une opportunité pour augmenter le prix des produits », explique le Président du Cabinet Sangaré Partners.
L’Association des consommateurs du Mali déclare ne point être surprise par cette deuxième augmentation du prix des carburants en 2022. Elle regrette le manque de proactivité du Gouvernement, l’appelle à soutenir les consommateurs par des mesures d’assouplissements et l’invite à rendre public son plan de riposte face à la vie chère comme « c’est ce cas dans les autres pays. » « Cette augmentation n’est pas une surprise pour nous. Ce que nous déplorons, c’est que le Ministre de l’économie n’a plus de leviers. Son département a fait des réductions partout. Même au niveau de la taxe intérieure des produits pétroliers, nous sommes pratiquement à 1 francs CFA », déplore Abdoul Wahab Diakité, premier vice-président de l’Association des consommateurs du Mali.
Une troisième augmentation des prix du carburants pourrait intervenir, alerte l’analyste économique Amadou Sangaré, car « les facteurs en cause de l’augmentation ne vont pas disparaître dans les semaines à venir. »
Le 17 mars dernier, les carburants avaient connu la première hausse de l’année. Le prix de l’essence était passé de 663 à 762 francs CFA et le gasoil de 593 à 760 francs CFA.
Boubacar Diallo
