Hervé Gomart : « il faut davantage de coopération des Maliens vis-à-vis de la MINUSMA »

La présence de la MINUSMA a toujours suscité quelques controverses, surtout lorsqu’il a été question d’attaques terroristes contre les populations…

La présence de la MINUSMA a toujours suscité quelques controverses, surtout lorsqu’il a été question d’attaques terroristes contre les populations civiles, les FAMas, la mission onusienne elle-même. Ces détracteurs estiment qu’elle ne protège pas assez les populations ou qu’elle ne fait pas bien son travail.

Les dernières semaines du mois de mai ont été dures pour la mission onusienne en perte en vie humaine. Rien qu’entre le 18 et le 29 mai, une dizaine de soldats a été tués. Invité, à la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire, le chef d’état-major de la force de la MINUSMA, au Mali depuis un an, le général Hervé Gomart a éclairé la lanterne des hommes de média sur d’autres points du travail de la MINUSMA. Pour lui, la perception générale de cette situation, c’est que la plupart pensent que les Casques bleus sont là, pour se faire tuer. À quoi servent-ils ? Que font-ils ? Faut-il maintenir cette force ? Ont-ils les moyens pour remplir leur mission ?

Le premier constat qu’il a fait face aux nombreuses attaques subies par la Minusma, c’est que les forces ne sont pas restées sans agir face à l’agression. « Nous avons cinq morts togolais, ces morts sont dus à une mine ou un EID, en plus de çà il y a eu des tirs à la Kalachnikov qui n’ont tués ou blessés personnes, parce que les Togolais ont réagi, ils ont ouvert le feu, mettant en fuite les assaillants ». Parlant de l’attaque du camp chinois de Gao, le 31 mai, qui a fait un mort, et quatre blessés, il a souligné qu’il s’agit d’un véhicule suicide qui a tenté de pénétrer le camp. Grâce, à la réactivité du contingent chinois et la rapidité des soldats sénégalais du ‘’Super camp’’, venus en secours, les dégâts ont pu être limités. «Ces deux exemples, pour vous montrer qu’on n’est pas resté sans réagir et qu’on n’est pas là comme des agneaux qui vont à l’abattoir ». Pour lui, même avec les meilleurs moyens du monde que la mission onusienne n’a pas, on ne peut pas détecter tous les engins explosifs. Pour preuve, il a dit que l’opération Barkhane qui a plus de moyens que la MINUSMA a été victime des engins explosifs, il y a deux mois environ faisant trois morts. Cependant souligne-t-il, «On continue à s’entrainer, à se préparer à ce genre de mission, et demain si on est attaqué on réagira ».

Pour ceux qui critiquent la mission et son immobilisme, le général Gomart a répondu que les forces de la MINUSMA sont en permanence sur le terrain et cela uniquement dans but de remplir le mandat des Nations unies qui les oblige à sécuriser la population et à permettre la mise en œuvre de l’accord de paix. Afin d’agir contre les groupes terroristes, il faut selon Hervé Gomart, savoir où ils sont, combien ils sont et comment ils agissent. « Cela demande des moyens techniques qu’aujourd’hui nous n’avons pas, et du renseignement humain : des gens qui sont au quotidien en contact avec les populations capables de donner ces renseignements ». Il y a des millions de Maliens sur le terrain. Il y en a qui savent des choses et il faut nous transmettre ces renseignements ». Au-delà de la population, il a également demandé aux groupes armés à coopérer avec la MINUSMA. Sans cette franche coopération, le général Hervé Gomart estime qu’on n’avancera pas.