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Hervé Ladsous: La situation au centre du Mali préoccupe le Conseil de Sécurité

Le 1er avril 2017 prendront fin les fonctions de Hervé Ladsous à la tête des opérations de maintien de la…

Le 1er avril 2017 prendront fin les fonctions de Hervé Ladsous à la tête des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Le français a choisi Bamako pour entamer une tournée d’adieu. Au Mali, il a rencontré le personnel onusien mais aussi les autorités maliennes. Au terme de la visite, il a également échangé avec la presse, le 18 mars à l’Hotel Salam. Morceaux choisis.

La conférence d’entente nationale: « Il faut que la conférence d’entente nationale soit inclusive même si ce ne sera pas facile, du fait de la fragmentation de certains groupes signataire mais comme je l’ai dit lors de mes passages précédents, il va falloir se compter: qui est du côté de la paix et qui est contre la paix. Je pense que c’est un processus et dont l’aboutissement est proche.  »

La MINUSMA dans le contre-terrorisme aux côtés de Barkhane? :  « Le maintien de la paix  au sens onusien n’a pas vocation à déboucher sur des opérations anti-terroriste en tant que telle.  Nous opérons dans des milieux où opèrent les terroristes, il faut donc se prémunir de tous les moyens possibles mais notre vocation première n’est pas celle là ».

La MINUSMA déployée au centre du Mali? : « La question du centre, c’est quelque chose dont le Conseil de sécurité prend de plus en plus conscience. Et nous développons notre présence, notamment dans la région de Mopti, parce que nous devons appuyer la stratégie multidimensionnelle intégrée qui a été mise en place par le gouvernement malien pour rétablir la sécurité dans cette zone ».

Les relations avec les autorités maliennes : « On a eu certaines différences d’appréciation mais on les a chaque fois surmonter en en parlant en confiance, en amitié, et se mettant d’accord qu’il y a des choses qui peuvent aller plus vite, plus loin. C’est ce qui s’est produit l’an dernier à plusieurs reprises, nous avons regretté que le processus de mise en place de l’accord soit extrêmement lent mais maintenant je crois que les choses bougent. Le plus important c’est que les Nations Unies restent en accompagnement et en appui de nos amis maliens ».

Les missions dans le monde : » Nous sommes en train de fermer l’ONUCI en Côte d’Ivoire et contrat rempli. Si vous prenez la situation en 2010-2011 et aujourd’hui, il n’y a pas photo. On a fait le job et dans six à huit mois, le Conseil de sécurité va trancher et on verra si on va clôturer la mission au Libéria et plus tard, celle d’Haiti. Voila trois missions dans lesquelles les Nations Unies ont fait la différence. Il y a quelques jours à New York, on avait le président Touadéra de Centrafrique et là aussi comparer la situation à celle d’il y a trois ans, on arrive à progresser. Encore une fois, le maintien de la paix, c’est un projet politique que souvent nous avons à gérer alors qu’il n’y a pas vraiment de processus de paix. On est parti en Centrafrique bien avant le Forum de Bangui et on peut faire le même constat à propos du Soudan du Sud. C’est cela la difficulté et il faut s’y adapter parce que l’attente est grande. La statistique montre que quand une opération a été montée dans un pays en crise , il y a 60% de chances que le pays ne retombe pas dans la crise. J »espere que dans quelques années la MINUSMA perdra sa raison d’être parce que les Maliens eux-mêmes auront fait ce qu’il y a à faire pour sortir le pays de la crise. »