« Bamako est doux » aiment chanter les artistes et la douceur de la capitale se ressent beaucoup plus durant la période hivernale o๠la variété de fruits permettait aux familles de s’offrir des jus et des desserts divers au quotidien. Cette année, bien qu’il ait plu tôt, le marché des fruits n’est pas accessible à  tous. Ce marché propose des pastèques, des melons, des arachides, des oranges, de la banane, du maà¯s, de la mangue et des ananas importés de la Côte-d’Ivoire voisine. Toute une diversité pour le palais des consommateurs qui malheureusement ont du mal à  satisfaire leur désir. Des marchés de gros comme Sougunikoura ou les Hall de Bamako aux marchés communaux comme Ouolofobougou ou Banankabougou en passant par les détaillants des quartiers, tous les fruits se monnayent à  des prix hors de portée. La pastèque, autrefois cédée à  750 francs maximum, est maintenant commercialisée entre 1000 et 1500 francs l’unité autrement dit le montant de la dépense quotidienne pour une famille moyenne. La mangue aussi subit la loi des spéculateurs puisqu’elle est à  100 francs l’unité tout comme le maà¯s grillé dont raffole tout le monde. Considérés comme des fruits pour riches, l’ananas et le melon se vendent à  1250 francs dans les marchés à  ciel ouvert. Leur kilogramme est cédé presque au triple dans les grandes surfaces. Il en est de même pour les fraises. Les oranges vertes produites en majorité dans la région de Sikasso sont vendues à  500 francs le kilogramme. Elles remplacent sur le marché les clémentines qui pullulaient à  Bamako entre mai et juin. Les amateurs de thé, pour leur part, se contentent d’arachides en coque. Pour la petite histoire, les hommes apprécient beaucoup l’arachide en coque non cuite à  l’opposé de l’arachide cuite faite pour donner du lait aux femmes. Les hommes aiment aussi consommer, dans les « grins » (les espaces de rencontre à  eux réservés), du manioc salé parfois cuit. Il se dit que le manioc et l’arachide combinés ont des vertus, allez savoir lesquelles…