Hôpital de Gao : Un besoin urgent de spécialistes

De dispensaire à  hôpital central l'hôpital de Gao dispose d'un personnel global de 178 personnes dont, sept (17) médecins. Le…

De dispensaire à  hôpital central l’hôpital de Gao dispose d’un personnel global de 178 personnes dont, sept (17) médecins. Le chef du service radiographie/échographie, de l’hôpital central de Gao, le Dr Moussa Maà¯ga explique que « pendant l’époque coloniale, C’’était juste un dispensaire o๠les populations locales et riveraines venaient se faire soigner avec les moyens de bord. Ce n’est qu’en 1972 qu’il sera érigé en hôpital. » Puis en 2003, il est devenu Etablissement Public à  caractère Hospitalier (EPH). Difficultés rencontrées Gao il faut le rappeler, est situé au Nord du Mali et à  environ 1300 km de Bamako la capitale. C’’est donc une zone enclavée et confrontée à  de sérieux problèmes à  cause de son éloignement. Par ailleurs, le Dr Maà¯ga déplore le manque de spécialistes au sein de l’hôpital. Il explique que tous les médecins de l’hôpital sont à  la base, des médecins généralistes. « C’’est vrai que nous avons un très bon un gynécologue et un chirurgien, mais, nous n’en avons pas dans certaines médecines spécialisées. » La structure manque donc de neuphrologue et de cardiologues. Il y a également un besoin urgent de traumatologues. Hors, le Dr précise qu’une majeure partie de la population de Gao souffre d’hypertension. Gao étant une zone désertique, le climat est plus propice à  la consommation de sel et de viande. Signalons que ce sont les complications ces maladies qui provoquent les accidents vasculaires cérébraux. Les accidents de la circulation sont aussi monnaie courante dans la cité des Askia, comme l’indique le Dr Maà¯ga. Et il n’existe aucun scanner au sein de l’hôpital. Les malades sont obligatoirement évacués sur Bamako. Là  encore, se pose un autre problème qui est d’ordre financier. En effet, l’évacuation d’un malade à  partir de l’ambulance coûterait un peu plus de 300.000 FCFA. D’autant que l’hôpital ne dispose que d’une seule ambulance. Pour le cas du VIH/SIDA, Gao enregistre entre 1,1 de taux de décès par an. Quand la télémédecine sauve des vies La télémédecine qui est cette technique de traitement médical à  distance, est pratiquée au Mali depuis quelques années maintenant. C’’est à  cette technique que fait recours, l’hôpital de la cité dans la majeure partie de cas et ce, depuis trois ans. Surtout, en ce qui concerne les accidents de la circulation. l’hôpital est donc abonné au réseau de téléradiologie qui il faut le dire, sauve de nombreuses vies et évite des déplacements de 24h de route et fait économiser. Et cela n’est pas pour déplaire aux malades et parents de malades qui le plus souvent, n’ont pas assez de moyens financiers. Par ailleurs, l’hôpital a aussi besoin de bloc obstétrical. Le Dr Maà¯ga insiste sur le fait que, « quelque soit la formation que reçoit un médecin généraliste, il ne pourra jamais remplacer un spécialiste. Il y a toujours une excellence qui prédomine. » Par ailleurs, le seul anesthésiste médical de l’hôpital doit partir à  la retraite sous peu. On imagine alors mal, comment se feront les interventions chirurgicales surtout que, selon les dires du Dr Maà¯ga, aucun remplaçant n’est prévu après son départ. Visite du ministre à  l’hôpital de Gao Il y a environ deux semaines, le ministre de la santé Mr Oumar Ibrahim Touré a visité l’hôpital de la cité des Askias. Le Dr Maà¯ga explique que ce dernier a constaté les carences et besoins à  combler. « Nous avons demandé qu’on nous forme, nous les jeunes médecins. Parce que généralement, tous les spécialistes préfèrent rester dans la capitale. Parce que Gao est une zone désertique assez difficile.». L’hôpital est jumellé au Centre Hospitalier de Vierzon en France depuis 2002. Ce jumellage est très prometteur et a donné plusieurs bons résultats. Le ministre se serait donc engagé à  former ces jeunes médecins de Gao.