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Hôpitaux du Mali : l’heure du grand nettoyage ?

Les hôpitaux du Mali sont, pour la majorité de leurs usagers, « la solution du pauvre ». « Ceux qui…

Les hôpitaux du Mali sont, pour la majorité de leurs usagers, « la solution du pauvre ». « Ceux qui ont les moyens vont en clinique privée ou hors du Mali, parce que les soins prodigués sont calamiteux, sans parler de l’accueil et de l’hygiène qui laissent à  désirer », explique Fatoumata Dédé, dont l’enfant vient de quitter le service de pédiatrie. Une réalité que même les autorités ne peuvent plus se cacher, si l’on en croit le ministère de la Santé. Le nouveau chef de département, Marie Madeleine Togo, ne veut plus « de structures sanitaires o๠les agents torpillent leur serment et arnaquent, négligent ou marginalisent les patients ». La ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a donc décidé de procéder à  un changement radical. Après avoir visité les différentes structures sanitaires, elle a pris une première mesure radicale, à  la fin du mois de janvier, en relevant de leurs fonctions les directeurs des trois centres hospitaliers universitaires (Gabriel Touré, Point G et Kati). Leurs postes sont désormais ouverts à  candidature. De fait, cette décision de la ministre a fait grincer des dents. Au CHU du Point G, le comité syndical a même organisé un sit-in pour manifester son mécontentement, car selon lui, se pose un problème de moyens matériels et humains. Un mouvement d’humeur mal perçu par les usagers dont un n’hésitera pas à  traiter « les agissements » des syndicats des hôpitaux Gabriel Touré et Point G « de nouvelle forme de terrorisme syndical ». Pour nombre d’entre eux, C’’est un « système qu’il faut casser. Si tu ne connais personne dans l’hôpital, ce n’est même pas la peine d’y aller ou d’amener ton malade», déplore Moussa C., étudiant, pour qui « ce n’est pas le départ des directeurs qui va changer quelque chose ». « Ma femme a eu un accident sur la route de Dioà¯la. On a payé 150 000 francs CFA à  l’hôpital Gabriel Touré, mais cela fait trois jours qu’elle est là , sans prise en charge », témoigne à  son tour Amadou Diallo. « Ces gens ont oublié qu’ils sont là  pour sauver des vies. Changer cette mentalité qui pousse à  se faire de l’argent sur la souffrance d’autrui va demander du temps », affirme Moussa C, qui se réjouit de la volonté affichée par les autorités et espère qu’elle porte des fruits dans un avenir proche.