Huicoma : désespérés, les travailleurs licenciés entament une grève de la faim

6 mois de grèves sans succès «Nous avons perdu notre travail, nos femmes, nos enfants et notre espoir, nous sommes…

6 mois de grèves sans succès «Nous avons perdu notre travail, nos femmes, nos enfants et notre espoir, nous sommes déjà  morts »,fulmine un licencié. « Nous avons plus peur de mourir, la mort vaut mieux que la honte et nous ne reculons plus sans la satisfaction de notre de doléance »martèle un autre. C’’est face à  l’injustice, à  l’irresponsabilité, à  l’impunité, au népotisme et à  l’affairisme de l’Etat dans la gestion de leur situation, l’ensemble des travailleurs de Huicoma et leur collectif de soutien ne savant plus quel saint se vouer. Ce, après 182 jours soit plus de six mois de sit-in à  la bourse du travail. Et, en réaction à  la non évolution de la situation après l’implication souhaitée de la société civile, des chefs religieux, des partis politiques et du président de la République dans le dossier pour une sortie de crise à  travers les marches, les meetings et les démarches. Ces travailleurs ont décidé de faire une grève de la faim en solidarité avec leurs familles qui, depuis six ans, souffrent. Sans satisfaction des doléances, pas de vie digne Selon le président de la commission de négociation, Bakary Berthé, les travailleurs et leur collectif de soutien ont décidé de prendre leur destin en main afin d’abréger leurs souffrances en même temps que celles de leurs femmes, de leurs enfants et de leurs parents. « Nous cessons de nous alimenter jusqu’à  la satisfaction de nos points de revendications », a-t-il déclaré. Ces points sont les suivants : -le retrait de Huicoma au Groupe Tomota pour cause de mauvaise gestion avérée et pour violation du cahier de charge de l’acte de cession des actions de Huicoma –l’ouverture d’une enquête judicaire contre Aliou Tomota et son Groupe –la réintégration de touts les travailleurs à  leur ancien poste et catégorie –la régularisation de la situation administrative des travailleurs –le paiement des arriérés de salaire dont 5 mois pour les travailleurs en activité et 32 mois pour les supposés travailleurs licenciés avec en plus des dédommagements –le renversement des cotisations à  l’INPS et enfin la reprise des activités de l’Huicoma. Mépris souverain des autorités pour les travailleurs La commission de négociation a dénoncé le gouvernement malien et se dit près à  mourir de faim face à  la négligence de l’Etat. «Aujourd’hui vous aurez des martyrs qui ne sont pas morts par les canons de fusils comme C’’était le cas lors des évènements douloureux de mars 1991, mais par les canons de l’impunité, du népotisme, de l’injustice et de l’affairisme d’Etat », a dénoncé le président de la commission de négociation. Pour lui, leur attitude est la conséquence du mépris des travailleurs par le gouvernement Malien, de l’injustice et de l’irresponsabilité. Sinon, continue-il, comment comprendre que les travailleurs de la SOTEMA et de la CMDT qui ont été privatisées après Huicoma, ont bénéficié de leur plan social avec des indemnités négociées. Ainsi, la commission a condamné l’attitude du gouvernement qui, à  leurs dires, a fui ses responsabilités face à  la misère des travailleurs et à  la toute puissance du Groupe Tomota. Elle (la commission) n’a pas manqué d’indexer le premier ministre qui est resté insensible et sourd à  leur appel. Selon la commission de négociation, le secrétaire général de l’UNTM, Saka Diakité, a déclaré le 5 mai dernier, depuis Dakar, que le premier ministre récuse le paiement des indemnités négociées du plan social et rejette l’administration provisoire par crainte que Tomota n’attaque le gouvernement en justice. Faut-il rappeler que depuis le 10 novembre 2009, les travailleurs et leur collectif de soutien sont en occupation illimitée à  la bourse du travail pour réclamer les droits légitimes, expliquer à  l’opinion nationale et internationale la situation qui prévaut au sein de l’Huicoma et des villes de Koulikoro, Koutiala, Kita.