Human Right Watch met en garde contre les tensions ethniques au Mali

, prévient Human Right Watch, dans un communiqué publié à  l'intention de la presse, le 20 décembre à  Nairobi (Kenya).…

, prévient Human Right Watch, dans un communiqué publié à  l’intention de la presse, le 20 décembre à  Nairobi (Kenya). C’est surtout la publication d’une liste de personnes répertoriés par des citoyens et passibles de poursuites ou de représailles, par les autorités, qui inquiète l’ONG. Les stigmatisations identitaires ont plus fois été mentionnées dans les rapports de l’ONG depuis le début de la crise malienne et l’occupation du nord par les groupes islamistes armés. Un milicien aurait ainsi déclaré à  Human Rights Watch : « Certains noms sur [la liste] ne font aucun doute parce qu’ils ont pris les armes et pillé tout ce que nous avons acquis si difficilement, ou parce qu’ils battaient les personnes qui fumaient ou les femmes qui ne se couvraient pas la tête qu’ils rencontraient sur leur chemin. Les autres ont collaboré, en cuisinant, en encourageant nos enfants à  s’enrôler. Pensent-ils que nous ne savons pas qui ils sont ? » Un autre milicien : « Nous savons qui est qui. Nous savons qui a montré au MNLA et au MUJAO o๠nous cachions nos voitures, nos motos et nos ordinateurs. Nous savons qui a volé nos générateurs, les a peints et les a installés dans leurs maisons. Nous savons qui a violé nos femmes. » Un jeune de Niafounké à  Tombouctou qui a suggéré des noms pour la liste a expliqué : « Nous regardions [les combattants] alors qu’ils chargeaient nos affaires dans des camions en direction de la Mauritanie, pas seulement nos affaires personnelles mais aussi des choses prises de l’hôpital… Ils ont emporté des millions de francs CFA sous la forme de médicaments, de motos et d’une ambulance. Pour ceux qui ont trahi la nation, il y aura des règlements de compte. » Appel au govuernement Cissoko Par ailleurs, HWR appelle le nouveau Premier ministre et son gouvernement à  prendre des mesures adéquates, pour empêcher, ce qu’elle appelle :  » une aggravation du climat politique, déjà  tendu à  Bamako » : « Le nouveau Premier ministre du Mali doit s’attaquer à  un grand nombre de problèmes de droits humains, mais les abus commis par l’armée et l’escalade des tensions ethniques dans le pays doivent être en tête de liste », a déclaré Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique de l’Ouest à  Human Rights Watch. « s’ils ne sont pas traités, ces abus viendront contrecarrer sérieusement l’organisation des élections nationales et aggraveront les conditions dans le Nord. » Situation des Droits Humains La situation des droits humains au Mali s’est dramatiquement détériorée en 2012 suite à  la rébellion séparatiste touareg, à  l’occupation islamiste du nord du pays et aux bouleversements politiques engendrés par le coup d’à‰tat militaire du mois de mars, a expliqué Human Rights Watch. Les recherches de Human Rights Watch conduites au Mali depuis avril ont permis de constater que les forces de sécurité loyales au leader du coup d’à‰tat, le capitaine Amadou Sanogo, ont été impliquées dans de nombreux abus graves, notamment des actes de torture, des disparitions forcées et des actes d’intimidation des voix de l’opposition. En dehors de la capitale, l’armée malienne a arbitrairement arrêté et exécuté des hommes essentiellement touaregs et arabes pour leurs liens présumés avec les groupes rebelles dans le Nord. Les séparatistes touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les groupes armés islamistes qui ont pris le contrôle du nord du Mali depuis le début de l’année 2012 ont aussi été impliqués dans de nombreux abus graves. Les groupes islamistes ont commis des exécutions, des flagellations et des amputations en guise de châtiments, ont recruté des enfants au sein de leurs forces et ont détruit des sanctuaires religieux et des sites culturels. Des personnes de différents groupes ethniques ont aussi raconté à  Human Rights Watch qu’elles étaient préoccupées par le fait que les tensions ethniques étaient alimentées par la manipulation politique de l’ethnicité par certains dirigeants politiques et militaires. Ces personnes craignaient d’assister à  des incidents de punitions collectives et de violences ethniques meurtrières si les tensions n’étaient pas prises en main. Un aà®né songha௠ayant eu connaissance des listes de représailles a raconté à  Human Rights Watch : « Les milices comme les résidents locaux ont fait des listes de ceux qui devront payer… Qu’il s’agisse de rebelles, d’islamistes, de trafiquants de drogue ou de ceux qui ont profité personnellement de la souffrance des résidents, ils sont dessus. »