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IBK, le Malien a soif d’actes forts

Quoi de plus normal pour un peuple que de vouloir sortir du mal-être, du mal vivre et d'un traumatisme issu…

Quoi de plus normal pour un peuple que de vouloir sortir du mal-être, du mal vivre et d’un traumatisme issu d’une crise sans précédent ? Quoi de plus normal pour un peuple que de vouloir vivre dans la quiétude ? Quoi de plus normal pour un peuple que de vouloir vivre dans un pays o๠les denrées de première nécessité sont accessibles ? Quoi de plus normal pour un peuple que de vouloir voir son Président donner des signaux majeurs à  l’entame de son mandat ? Autant de questions que peut se poser le peuple malien un mois après la prestation de serment du Président Ibrahima Boubacar KEITA. Elu avec prés de 75 % des suffrages exprimés, le Président IBK n’a plus d’excuses. Le peuple, son peuple, l’a plébiscité pour que nul n’en ignore. Dans l’espoir de voir ce score fleuve se consolider lors des législatives de novembre, l’enfant de Koutiala est tenu de prouver tout le bien que le peuple pense de lui. Il a été préféré à  Soumaila Cissé de par son expérience et politique et gouvernementale, de par sa rigueur, de par son franc-parler et de par son refus des compromis voire compromissions politiques. «Â Je n’ai rien promis à  personne » avait-il affirmé à  ceux qui l’accusaient d’être le candidat de la junte du capitaine SANOGO. Les événements de Kidal, Tombouctou et Kati lui ont permis de prouver son assertion. Ces événements salutaires ont mis en exergue la rigueur attendue de IBK. Mieux, en soutenant être «Â un homme qui ne ment pas », IBK a réussi à  dire à  son peuple ce qu’il voulait entendre et ce qu’il attendait d’un Président de rupture. Qu’est-ce qui reste ? Les actes, des actes forts. Le peuple veut et attend des actes. Il en exige même. Le malien veut vivre dans un pays havre de paix. Il veut voir son armée se professionnaliser et sécuriser l’ensemble du territoire afin que cessent les attentats et les tentatives malencontreuses de hordes disparates décidées à  faire du Mali un Afghanistan bis. Le malien veut voir sa police se préoccuper de la sécurité urbaine et non à  faire de la route un espace d’enrichissement. Le malien veut une justice impartiale. Le malien veut une école reformatée dépouillée des notes financièrement transmissibles. Le malien veut voir sa progéniture s’insérer dans le tissu socio-économique selon le mérite et non le clientélisme. Le malien veut une baisse des prix des denrées de première nécessité. Le malien veut se soigner dans des structures sanitaires qui ne seront plus des mouroirs. Le malien veut divorcer d’avec le mimétisme des régimes précédents. Cette litanie d’attentes faite, le nouveau pouvoir doit presser le pas non pour faire de la politique spectacle mais pour envoyer des signaux forts et mettre entre les mains du peuple des symboles. l’espoir fait vivre dit-on. C’’est vrai. Le peuple a foi en son chef et attend beaucoup de lui. Le moment est donc venu de poser des actes forts. Le renouvellement de la crête de l’armée, le renforcement des positions avancées des forces de sécurité pour davantage traquer les ennemis de la paix, le renforcement du panier de la ménagère à  travers une révision des prix ayant flambé au lendemain de la crise de mars 2012, le respect de l’égalité des chances dans tous les secteurs de la vie socio-économique, la sobriété des représentants de la République et la promotion de l’emploi des jeunes sont entre autres des actes forts issus du pouvoir. IBK voulait le Pouvoir, il l’a eu et il lui revient de refuser de se laisser enfermer dans des carcans aristocratiques source de désamour et de rejet. Le peuple, longtemps déçu par sa classe politique, voit en IBK une alternative crédible. Cinq ans C’’est long, mais C’’est déjà  demain alors au travail Monsieur le Président.