IBK renoue avec le Mali profond

Après Mopti en 2014 et Sikasso en août 2015, C'’est la région de Ségou qui accueille Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK)…

Après Mopti en 2014 et Sikasso en août 2015, C’’est la région de Ségou qui accueille Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) depuis lundi 7 décembre, pour une tournée de cinq jours. Si l’on devait comparer ces visites avec les voyages effectués par le Président de la République hors du pays, comparaison ne serait plus raison. Mais de l’avis d’un observateur politique, ces visites à  l’intérieur du Mali, ont toujours un goût de pré-campagne électorale, ou du moins, rappellent-elles la précédente, tant la gestuelle est éloquente, les bains de foule nombreux, et le discours huilé. s’ajoute à  cela une puissante machine Rassemblement pour le Mali (RPM), portée par les femmes, les jeunes et les délégations des départements ministériels, qui en profitent pour donner une plus grande visibilité à  leurs actions. Cela dit, parler de 2018, serait prématuré. En allant à  Ségou et alentours, il s’agit d’abord pour IBK de renouer avec le peuple, ces 77% de Maliens qui l’ont plébiscité en août 2013, convaincus qu’il restaurerait, d’une part, l’autorité de l’à‰tat dans un pays en pleine crise, et certains d’autre part, qu’il relancerait la machine économique, surtout dans des régions éloignées qui possèdent trop peu d’infrastructures de développement pour rivaliser avec la capitale. Pour la 4ème région administrative du Mali, au carrefour du Macina et du pays bamanan, vaste zone aussi peuplée de Peulhs, Bozos et Malinkés, l’enjeu est de taille : « il est temps que Ségou prenne le rythme de son évolution », déclarait le Président à  son arrivée, avant de lancer les travaux de l’échangeur du carrefour de Markala, qui mène à  Niono, Mbéwani et vers le Macina. Hormis la liesse populaire, et les espérances de ce jeune Ségovien, préoccupé par les perspectives d’emploi mais ravi de cette visite, la tournée de Ségou est l’occasion de prendre la température de ces Maliens que l’on disait déçus par deux ans de gouvernance mitigée et par la gestion de la crise du nord. s’il reste encore trois ans à  IBK pour convaincre, des chantiers sont lancés en attendant cette échéance qui se rapproche à  grande vitesse : inaugurations de centrales électriques à  Markala, Bla, et Tominian, et pose de la première pierre de l’extension du site industriel de Moulin Moderne du Mali (3M-Groupe Keà¯ta) à  Ségou. En attendant, les communales devraient éclairer le RPM, parti présidentiel, sur son ancrage local, tout comme d’autres tournées dans les régions de Gao, Kayes, Koulikoro, Tombouctou et peut-être Kidal, o๠IBK avait devancé ses rivaux pendant la campagne de 2013. Son retour y est plus qu’attendu.