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IBK voyage t-il trop ?

Le président de la république presse le pas. Il voyage. Il multiplie les rencontres. Il montre à  son peuple qu'il…

Le président de la république presse le pas. Il voyage. Il multiplie les rencontres. Il montre à  son peuple qu’il veut faire bouger les choses. Malheureusement, chaque jour que Dieu fait, des flèches décochées de nulle part le visent, alors se pose la question de savoir pourquoi doute t-on autant d’Ibrahim Boubacar Keita ? Un chapelet de griefs Dans un pays en crise o๠tout est à  refaire, les institutions comme les hommes, la parole ne suffit plus. Seuls des actes forts comptent. à‰lu il y a un peu plus de trois mois, Ibrahima Boubacar Keita fait l’objet de critiques multiples. On lui reproche moult choses, son omniprésence à  la télé, ses voyages (il est souvent hors du pays) et ses menaces (la plupart de ses discours sont ponctués de menaces). D’aucuns estiment que le président surpris par sa victoire écrasante vit sur un nuage en pensant avoir la latitude de jouir d’abord des privilèges de son fauteuil. Ils lui reprochent son côté princier, ses pleurs répétitifs devant caméras et micros et son incapacité à  divorcer d’avec de habitudes comme ses débuts de journée difficile. Ces adversaires s’insurgent contre l’absence de tournée nationale du président élu depuis son investiture. Ils estiment qu’il gère le pays par procuration avec un chef de cabinet et un secrétaire de la présidence omniprésents, sans oublier un fils prêt à  arracher un siège de l’assemblée nationale. Les adversaires du président lui reprochent même sa mollesse devant les autorités françaises et son manque d’audace face aux diktats des occidentaux sur le cas controversé de Kidal. Le chapelet de griefs est long. IBK est voué aux gémonies. On raconte les rumeurs les plus folles le concernant. De la décision d’enlever les ralentisseurs de la route de Djicoroni à  cette histoire de voitures 4*4 payées rubis sur ongle et immatriculées en son nom en passant par sa volonté de coffrer Sanogo pour dérouler le tapis rouge à  ATT, l’opinion publique malienne se ravitaille de ragots constamment renouvelés sur la première personnalité du pays. l’on est en droit de se demander «Â pourquoi douter de IBK et qui tente de le souiller »Â ? Vouloir reconstruire sur des ruines est une tentative vaine. Le Mali a encore du mal à  émerger. Le Mali, disons-le, est un pays convalescent. Dans les tours opérators et dans tous les QG des armées de la planète, le Mali est sur la liste rouge. Ce n’est pas parce que les check-points disparaissent à  l’entrée et à  la sortie des grandes agglomérations et que les boites de nuit ont renoué avec les soirées bien arrosées, qu’il faut toujours penser à  la sortie définitive de crise. Il ne faut pas non plus oublier que les assassins de Ghislaine Dupont et Claude Verlon courent toujours et que leur mort remonte à  peine à  un mois. Les puissances occidentales sont conscientes que la partie est loin d’être terminée d’autant que l’adversaire somnole pour endormir sa proie et, tel le sphinx, revient à  la charge. Trop de voyages pour le président ? Dans ce contexte, le président IBK a-t-il le choix de se vautrer à  Koulouba pour recevoir des visiteurs plus préoccupés par leur poche que l’avenir du pays? IBK a-t-il le choix de rester au Mali tout en sachant que la reconstruction passe par une mobilisation urgente des fonds. Il est certain que le Mali ne se fera pas seul. Il a besoin d’un plan Marshall, un plan évalué à  prés de 3000 milliards. Ces fonds déjà  négociés par Dioncounda TRAORE exigent tout un élan diplomatique pour être libérés et mis à  la disposition du pays. Le sommet Afrique-Asie, l’Assemblée Générale des Nations-Unies, le sommet de la CEDEAO, le sommet de l’Union Africaine, les visites dans quelques pays amis et enfin Strasbourg ont été des passages obligés pour convaincre la communauté internationale d’ouvrir la caverne d’Ali Baba. Mieux communiquer C’’est vrai que les voyages coûtent chers. C’’est vrai que les urgences sont nombreuses. C’’est vrai que les engagements du candidat étaient fermes. C’’est vrai que le peuple a besoin d’actes forts. C’’est vrai que le Malien sort d’un traumatisme. C’’est vrai que le Mali doit reprendre son envol. Seulement, le président de la république, pour dérouler son programme, a besoin de fonds conséquents. Fort heureusement, les bailleurs de fonds sensibles aux efforts diplomatiques déployés ça et là , par le nouvel homme fort du Mali ont accepté de casser leur tirelire. Le résultat est là  : IBK aura bientôt les moyens de sa politique. Il reste au locataire de Koulouba de revoir sa communication. Ses actes méritent d’être connus. Les Maliens doivent être informés. Ce n’est pas l’ORTM qui fera l’affaire. Avec tous les spécialistes en communication qui peuplent son cabinet, IBK ne doit pas avoir des problèmes de communication. Communiquer est un impératif catégorique pour le président. Tous les doutes le concernant et toutes les suspicions proviennent d’un manque de communication du président. Un exemple : qui savait qu’il avait transmis à  la justice une pile de dossiers mettant en cause des magistrats dans le cadre la lutte contre la corruption ? Le président a-t-il signé un décret favorable à  SANOGO ? Des questions de cette nature se comptent à  la pelle. Normal puisque la présidence a encore une communication défensive et tatillonne.