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Il était une fois…le 8 juin

Il avait maintes fois répété qu'il ne briguerait pas un troisième mandant, pressé d'en finir avec un pouvoir vacillant et…

Il avait maintes fois répété qu’il ne briguerait pas un troisième mandant, pressé d’en finir avec un pouvoir vacillant et un nord o๠rougeoyaient les cendres d’une rébellion jamais éteinte. ATT n’aura donc pas le privilège de passer le témoin. Pourtant nul ne pouvait imaginer que ce 8 juin, le Mali aurait été le théâtre d’un scénario cauchemardesque. Avec un président par intérim molesté par son peuple, un gouvernement de transition qui tente de trouver la meilleure stratégie de reconquête du nord, avec une classe politique à  couteaux tirés et des informations judiciaires tous azimuts pour débusquer les auteurs, les complices, les responsables du désordre malien. Ce 8 juin 2012, il y a fort à  parier qu’ATT pensera au Mali comme jamais. Une date qui nous rappellera les limites d’une démocratie de façade à  laquelle nos amis de la communauté internationale, auront longtemps cru, jusqu’au 22 mars 2012. Mais il n’y aura pas qu’ATT pour les réminiscences. Tous ceux qui rêvaient de Koulouba vivront ce 8 juin comme un acte manqué. Une date à  laquelle l’un de ces quatre candidats à  la présidentielle qu’étaient Soumaila Cissé, Ibrahim Boubacar Keita, Dioncounda Traoré et Modibo Sidibé, aurait été investi à  la tête du Mali. Aujourd’hui, toutes ces figures politiques majeures méditent à  un avenir politique incertain. Et dans toute cette débandade, il faut croire qu’un seul homme a gagné le jackpot, après avoir mis sens dessus-dessous le pays, précipité le nord aux mains des rebelles et islamistes avant de se laver les mains de l’objectif de départ : sauver le Mali de ses ennemis ! Il n’y a pas de djihad plus grand que celui que l’on mène contre soi-même. Alors mon capitaine, n’êtes-vous finalement le héros triste de ce 8 juin 2012 ? Mais comme l’a dit un homme puissant, l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes ! Aussi ce 8 juin devra marquer un nouveau tournant, celui d’un changement dans la manière de faire de la politique. Le début d’un nouveau processus démocratique et une restauration de l’idée d’unité, de patriotisme et d’entente entre peuples d’un même territoire. Un long combat commence pour la terre de Soundjata, de Samory, de Biton, mais si le Mali a perdu une partie de son territoire, il devra désormais gagner en noblesse. La vraie !