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Il était une fois une dame à la Primature…

Mme le premier ministre, on vous voit sourire à  chacune de vos sorties, devant les élus, les partis politiques, les…

Mme le premier ministre, on vous voit sourire à  chacune de vos sorties, devant les élus, les partis politiques, les ONG, les caméras de télévision, les diplomates étrangers, avec ces fossettes qui vous caractérisent. Pourtant, Mme le premier ministre, la tâche qui vous a été confiée par le chef de l’état est une tâche délicate, noble, en témoigne votre lettre de mission. Mais à  vrai dire, Mme Kaidama, après l’effet de surprise, quant toutes les femmes et leaders d’association saluaient votre nomination, vient le moment du grand test. Et l’on vous sent moins à  l’aise dans vos chaussures et ne sachant pas trop comment vous démarquer de votre prédécesseur. Et surtout comment accomplir cette mission en 13 mois ? Le temps file, vous en conviendrez ! Madame le Premier Ministre, que répondez-vous à  tous ceux qui doutent de votre capacité à  engager les réformes voulues par votre hôte jusqu’au bout, quant il y débat sur les priorités ? O๠placez-vous la votre ? Organiser ces élections tant attendues par des milliers de maliens ou conduire la réforme constitutionnelle à  son terme. Hier inconnue, vous voilà  propulsée sur le devant de la scène avec tous les risques inhérents à  la fonction et des choix à  faire. Oui, vous êtes à  l’écoute. Vous y croyez, répétez-vous, êtes convaincue que les chantiers engagés aboutiront. Vous prenez le pouls, la température, rencontrez les partenaires sociaux, techniques et financiers, mais que répondez-vous face à  la grogne populaire ? Aux étudiants, qui la semaine dernière ont manifesté à  quelques encablures de votre siège, bloquant toute la circulation de Bamako ? Que lancez-vous aux enseignants grévistes, qui paralysent l’année scolaire ? Enfin, il paraà®t que vous auriez même refusé de recevoir les marcheurs de l’AMO. Mme Kaidama, votre seule fonction se limite t-elle à  des audiences cordiales et distinguées, ici o๠là . Des femmes ont placé d’immenses espoirs en vous, allez-vous les décevoir, et pour qu’on finisse par dire que vous n’êtes qu’une « bonne femme » qui n’a pas la carrure d’un Premier ministre ? On cherche déjà  votre marque, mais vos discours déçoivent les observateurs politiques et alimentent les « grins » des journalistes qui vous suivent de près ? Et d’aucuns vont jusqu’à  prétendre que vous n’êtes qu’un premier ministre de substitution, qui ne fera pas long feu à  la Primature. Sachez Mme, le premier ministre qu’on vous donne tout juste six mois pour convaincre ou disparaà®tre, telle une étoile filante dans la constellation sans pitié de la politique au ali. On vous attend Mme Kaidama, sachez le. Juste à  l’angle de la Primature et du Monument de l’indépendance… Qu’importe si le soleil est de plomb ce jour là  pour les marcheurs… Alors, allez-vous laisser ces langues perfides avoir raison de votre réputation et dire, il était une fois une dame à  la PrimatureÂ