Impôts : Une grève qui coûte cher

Ce mardi 1er septembre, la Direction générale des impôts, sise dans la zone administrative de l'ACI 2000, ressemble à  un…

Ce mardi 1er septembre, la Direction générale des impôts, sise dans la zone administrative de l’ACI 2000, ressemble à  un vaisseau fantôme. Presque personne dans le grand bâtiment qui héberge les services du principal pourvoyeur de fonds internes de l’à‰tat malien : les travailleurs sont en grève. En grève générale illimitée. Pour Mamadou Diakité, inspecteur des impôts, ce mouvement est un nouvel acte du bras de fer qui oppose le Syndicat national des travailleurs des impôts (SYNTIM) à  son département de tutelle, le ministère de l’à‰conomie et des Finances. Un débrayage de 72 heures a déjà  été observé les 13, 14 et 15 juillet derniers. Après 10 jours de négociation, aucun accord n’avait été conclu sur les 13 points de revendications. On se souvient qu’une menace de grève les 23 et 24 avril avait été suspendue. « Nous avons montré notre patience et notre bonne volonté. Ces points sont sur la table de négociation depuis 2011, sans que rien ne bouge. Nous avons rencontré pas moins de six ministres des Finances, qui se sont tous limités à  des engagements non tenus», s’indigne M. Diatourou Traoré, secrétaire chargé des TIC du SYNTIM. La grève touche toute l’étendue du territoire. « Ce n’est qu’à  Sikasso que quatre personnes ont travaillé, sur injonction du Directeur régional », précise M. Traoré. Pour rappel, le mouvement a pour objectif la satisfaction de doléances dont l’adoption du projet de décret portant plan de carrière. Pour les syndicalistes, la première raison de leur courroux, C’’est le peu de cas que semblent faire les autorités de leurs revendications. « C’’est une indifférence totale du gouvernement. Notre souhait n’est pas d’aller en grève en ce moment car nous aimons notre pays, mais puisque le gouvernement ne veut pas entendre raison, nous allons en grève sachant bien les conséquences que cela peut avoir sur l’économie » explique M. Traoré. Les grèves dans les services de l’assiette coûtent effectivement très cher à  l’à‰tat. Le débrayage des impôts prive ainsi les caisses de la bagatelle d’un minimum de deux milliards de francs CFA de rentrées quotidiennes. Au mois d’août dernier, les trois jours de grève avaient privé l’à‰tat d’environ 50 milliards de francs CFA de recettes. Autant dire qu’un tel mouvement dans la durée serait une catastrophe pour l’économie encore exsangue de notre pays. Pourtant, Mamadou Diakité, membre du Syndicat, estime que « C’’est la seule solution pour se faire enfin entendre » puisque le « ministre de l’à‰conomie et des Finances ne veut pas s’asseoir avec eux et négocier ». Il dénonce même « une attitude de mépris de la part du gouvernement ». Le syndicat ne ferme cependant pas la porte à  la négociation et demande aux responsables du département de tutelle de poser sur la table des propositions concrètes pour dénouer la situation. L’adoption du projet de décret portant statut particulier, l’audit du fonds d’équipement de la Direction générale des impôts (DGI) par une instance indépendante et le gel des transferts à  la DGI jusqu’à  la mise en place de la commission paritaire, sont les autres points de revendication du SYNTIM. Des revendications tout à  fait légitimes selon le secrétaire général du SYNTIM qui avait déjà  rappelé lors du débrayage de la mi-août que «les travailleurs des impôts ne demandent pas des avantages indus ».