Incendie à l’Artisanat: des millions de pertes

C'est un court-circuit électrique qui serait la cause de cet énième incendie au grand marché de Bamako. Hier dimanche, aux…

C’est un court-circuit électrique qui serait la cause de cet énième incendie au grand marché de Bamako. Hier dimanche, aux environs de 17heures, le feu a pris dans une boutique de vente de djellabas, dans le secteur de la Maison de l’Artisanat, contigà¼e à  la Grande Mosquée de Bamako. Cet endroit était la caverne d’Ali Baba pour quiconque voulait acquérir des objets de piété musulmane. Plusieurs commerçants y avaient aussi leurs magasins pour entreposer les stocks de marchandises. « Tout a brûlé » L’air hagard, les commerçants déambulent dans les allées de ce qui était hier encore leur « marché ». Partout sur le sol, des livres religieux, des chapelets, des vêtements et tapis de prières…cramés. « Nous venions de décharger hier, la boutique était pleine jusqu’au plafond », se lamente un jeune homme en montrant la salle noircie de fumée o๠il ne reste plus rien. Une jeune dame pique une crise à  côté du magasin dans lequel elle rangeait son maigre stock. Les badauds tentent de la calmer mais en vain. « Remets-toi à  Dieu »…c’est la phrase la plus prononcée ce lundi à  l' »Artisanat » de Bamako. La fatalité? Le sort? Certains n’ont pas l’air d’y croire. Ils sont nombreux à  insinuer que le feu n’est pas du à  un accident. « Ils disent que c’est un court-circuit, mais qui connait l’origine de ce feu », nous jette un homme avant de s’éloigner. D’autres affirment même que ce sont les riches commerçants du marché qui ont fait mettre le feu pour pouvoir « enfin » les déloger et construire des boutiques neuves sur le site. Installation électrique vétuste et anarchique Faux! répondent les jeunes qui ont assisté au départ du feu. « Le drame ici est à  deux niveaux », déclare l’un deux. « Premièrement, les branchements, tout le monde est lié à  tout le monde, avec de simples fils électriques, on prend le courant chez le voisin, ce qui fait le feu s’est très vite propagé. Deuxièmement, l’installation est vraiment vieille et il n’existe aucun moyen de disjoncter l’arrivée de l’électricité ». Les jeunes ont ainsi du couper avec les moyens de bord les fils venant du transformateur sinon l’incendie « aurait pris tout l' »Artisanat ». On imagine aisément que l’ampleur du désastre aurait été démultiplié. Les victimes pointent également du doigt l’insuffisance de moyens de la Protection Civile. « C’est un seul véhicule de pompiers qui est arrivé. Il a été très vite à  sec, et a dû faire trois fois l’aller retour avant de recevoir des renforts. Pendant ce temps, nos biens partaient en fumée », se lamente une commerçante de boubous. A cela s’ajoute l’exiguà¯té du marché dont les allées piétonnes n’ont pas été faciles d’accès pour les véhicules. Un cocktail détonnant qui a provoqué des dégâts chiffrés à  des centaines de millions de francs et jeter des familles dans la désolation. Il faut noter également que les locaux de l’administration de la Grande Mosquée et ceux de la radio islamique Dambé ont été touchés par l’incendie. On ne déplore heureusement aucune perte en vie humaine.