Incident de Diabali : une bavure de l’armée ?

Dans son communiqué le gouvernement, précise : «Â  qu'un incident est survenu dans la nuit du samedi 8 septembre au…

Dans son communiqué le gouvernement, précise : «Â  qu’un incident est survenu dans la nuit du samedi 8 septembre au poste de sécurité de Diabali ( à  175km au nord de Ségou) au cours duquel 16 personnes ont trouvé la mort ». Mais selon des sources militaires, rapporte l’AFP, les soldats maliens, croyant avoir affaire à  des islamistes présumés, auraient ouvert le feu sur le véhicule de religieux, tous membres de la secte pacifiste Dawa originaire du Pakistan, et présente dans plusieurs pays du Sahel. Selon un gendarme joint à  Diabali, « le nouveau bilan est de 16 morts. Il y a des Maliens et des Mauritaniens. Ce sont les membres d’une secte musulmane ». « Malgré les tirs de sommation (lui) demandant de s’arrêter, le véhicule transportant les passagers et venant de la frontière mauritanienne a refusé et l’armée a, comme il se doit, ouvert le feu », a expliqué le gendarme. « La Mauritanie dénonce un assassinat » Côté mauritanien, on précise qu’il s’agirait plutôt de douze Mauritaniens appartenant à  « un groupe exerçant des activités de prédication » qui auraient été tués « par des forces de sécurité maliennes ». Du reste, dans un autre communiqué, le gouvernement mauritanien, s’indigne et : « dénonce avec la dernière énergie la cruauté de cet assassinat collectif injustifiable de prêcheurs innocents désarmés, par des hommes en armes, revêtus de l’uniforme de l’armée régulière » de ce pays voisin. En outre, il « exige l’ouverture diligente d’une enquête indépendante, aux fins d’élucider les circonstances de ce crime odieux et d’en identifier les auteurs, en vue de les traduire en justice » et « souhaite vivement être associé à  cette enquête qui doit être conduite avec le maximum de professionnalisme et de rigueur », conclut le communiqué. Côté malien, on insiste sur le bilan suivant : « 8 Maliens et 8 mauritaniens ». Face à  l’ire de la Mauritanie, le gouvernement malien a dépêché Tiéman Coulibaly, le ministre malien des Affaires étrangères à  Nouakchott pour exprimer la compassion et les regrets du peuple malien en promettant l’ouverture d’une enquête. Du reste, on apprend que la secte « Dawa » en question, compterait plusieurs centaines d’adeptes dans le nord du Mali et serait présente dans plusieurs pays du Sahel, dont la Mauritanie. Iyag Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine, est notoirement réputé en avoir été membre.  » Victoire de l’armée ? Bavure de l’armée ou riposte à  une attaque, les circonstances de l’incident de Diabali restent encore floues en dehors des témoignages recueillis auprès les sources militaires; D’aucuns estiment qu’il s’agit là  une petite victoire de l’armée sur les membres de la secte « islamiste ». Surtout, cet incident montre à  quel point le Mali est devenu une passoire o๠circule qui veut et l’affaire de Diabali, sur le plan diplomatique, pourrait également être de nature à  créer un nouveau froid entre la Mauritanie et le Mali dans la lutte contre les forces terroristes.