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Incontrôlable Kidal…

C'est tout le contraire qui semble se profiler avec la récente levée des mandats d'arrêts contre des chefs rebelles, les…

C’est tout le contraire qui semble se profiler avec la récente levée des mandats d’arrêts contre des chefs rebelles, les accointances avec les maà®tres du nord qui prévalent dans le jeu du rapport de force entre Bamako et les représentants du Nord. Certains parlent même d’un modèle à  la « ATT » qui perdurerait et risquerait de saper définitivement l’autorité de l’Etat. Si les forces françaises et onusiennes sont sous représentées à  Kidal, l’armée malienne l’est encore plus. La question qui est sur toutes les lèvres est bien sûr celle du contrôle de Kidal o๠courent de nombreux groupes armés et mouvements touareg, d’obédience plus ou moins extrême. Si les uns optent pour le jeu politique, d’autres nouent des alliances contre nature avec AQMI, au risque de saper le dialogue entamé. Plus rien n’étonne du MNLA, qui équivaudrait pour beaucoup à  Ançar Dine ou à  AQMI, ou au MUJAO. Les cartes sont bel et bien brouillées. Kidal demeure donc l’inconnue, ce désert aride o๠seuls les hommes bleus savent se repérer et fuir. Fuir avec deux otages français, sur environ 12 km, même poursuivis, traqués jusqu’à  les tuer et les abandonner en plein sable. La capitale de l’Adrar des Ifoghas fait partie de ces villes sur liste rouge. Kidal, l’incomprise, reste encore sous le contrôle d’éléments armés, tandis que la Minusma, l’armée malienne et Serval y sont en sous effectifs. Et tentent de sécuriser le coin. Des rues poussiéreuses, un horizon incertain, des hommes enturbannés. Parmi lesquels il est difficile d’identifier qui est qui. Détail esthétique, mais qui a son importance, lors d’une prise d’otages rapide, et qui empêche de distinguer l’agresseur. Kidal, « C’’est la seule zone, o๠la souveraineté de l’à‰tat n’est pas effective. Les troupes de l’armée malienne ne patrouillent pas à  Kidal », confesse le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, au lendemain de l’assassinat tragique de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, qui y préparaient une opération spéciale RFI. Et ces derniers s’y sentaient en confiance, à  tel point qu’ils se sont rendus au domicile d’un membre du MNLA, sans peur et sans imaginer qu’ils puissent être des cibles potentielles. Kidal, ils la connaissaient, la percevaient d’une certaine façon. Erreur de jugement ? Observés ? Suivis ? Ils l’étaient certainement. Attendus, épiés, puisque dès qu’ils sont sortis du domicile d’Ambéry Ag Ghissa, ils ont été tout de suite cueillis et emmenés. Le reste est connu. Cibles de choix, cibles traquées, beaucoup pointent du doigt le MNLA. Qui sait si Ambéry Ag Ghissa ne les a pas vendu ?, affirment certains. Etaient-ils détenteurs d’une information pouvant mettre à  mal le MNLA ? O๠ont-ils été utilisés comme des martyrs par une mouvance terroriste, afin de toucher la France en plein C’œur. AQMI, on le sait mène une guerre sans merci à  la France depuis l’opération Serval. L’exécution rapide de Ghislaine Dupont et Claude Verlon sonne t-elle comme une nouvelle bataille engagée par les ennemis de la France, sur le sol malien ? Que les forces en présence n’aient pas pu intercepter le véhicule est une chose, mais que des otages soient pris dans cette vaste zone désertique n’est pas nouveau. Plus que jamais, la vigilance ne saurait être baissée même lorsque des otages ont été libérés. Une guerre sans merci oppose désormais la France aux puissances du mal dans le Sahel, celle médiatique contre celle de la terreur. Laquelle est la plus nocive ?