Insécurité à Gao : l’Etat responsable

Insécurité permanente Les autorités maliennes ont beau dire qu'il n'y a pas d'insécurité au nord du Mali, les faits démontrent…

Insécurité permanente Les autorités maliennes ont beau dire qu’il n’y a pas d’insécurité au nord du Mali, les faits démontrent le contraire. En effet, plus un jour ne passe sans qu’un acte d’insécurité ne s’y passe. A longueur de journée, les paisibles populations qui sont braquées et dépouillées de leurs biens. Au vu et au su de tout le monde. Acculées dans leurs derniers retranchements, les forces de l’ordre et de sécurité se calfeutrent dans leurs locaux, n’osant affronter les bandits qui font régner leur loi. Le dernier cas d’attaque, ou plutôt celui qui reste encore frais dans les mémoires, C’’est l’enlèvement du véhicule du directeur régional des eaux et forêt qui remonte à  quelques semaines. Braqué par des hommes encagoulés, ce dernier s’est vu contraint de leur laisser son véhicule 4×4 en plein jour. Et malheureusement, ce cas n’est que la partie visible de l’iceberg. Quand on choisit de vivre à  Gao, on n’a pas le choix .il faut renoncer à  afficher des signes extérieures d’aisance matérielle. Le simple fait de posséder un véhicule attire vers vous les problèmes. En effet, ceux qui, dans un passé récent, circulaient dans de grosses cylindrées, ont été forcés de les laisser chez eux et d’aller à  moto ou pire à  pied, sous peine d’être déposséder de ses biens. Les populations qui ne dorment plus que d’un œil. A 17 heures déjà  tous les véhicules de la ville, sans exception, sont parqués dans la Cour Gendarmerie. Les contrevenants à  cette mesure courent le risque de se voir agresser. L’Etat doit réagir au plus vite Excédée par le phénomène, la population de Gao s’est vu obligée, il y a quelques semaines, de descendre dans les rues pour demander aux autorités de se ressaisir et de jouer pleinement leur rôle en matière de sécurité. Un jeune commissionnaire en douanes n’a pas hésité à  charger lourdement les forces de l’ordre qui, dit-il, feignent de jouer leur rôle de prévention et de sécurisation des populations mais en réalité abandonnent les populations à  leur sort. Cet autre notable de Gao a déploré l’attitude des plus hautes autorités qui font preuve d’une grande irresponsabilité. « Si l’Etat malien n’est pas capable d’assurer notre sécurité, nous allons nous même l’assurer, quelques soient les voies et moyens ». Craignant les attaques d’hommes armés, les populations vivent dans l’anxiété totale et nourrissent une extrême méfiance envers tout le monde. Selon nos sources, les assaillants ne sont autres que des résidents de Gao. D’autres sources nous ont indiqué que C’’est des bandits, qui, tapis dans les confins du Sahara, font des « descentes » au dépens des paisibles populations. Les Tamasheqs et les Arabes sont également cités dans plusieurs incidents. Par ailleurs, des satellites américains sont braqués sur la ville de Gao est depuis un certain temps. Les téléphones seraient aussi sur écoute. On se demande bien quel est le profit pour les populations de cette haute surveillance technologique. Il est vrai que l’objectif affiché des américains est la lutte contre Al qaà¯da. Il revient donc à  l’armée malienne de jouer son rôle et de protéger les populations. l’argument qui soutient que le pays n’a pas les moyens tient-il face au désarroi de familles entières menacées et victimes d’une situation contre laquelle seules, elles ne peuvent rien ? Si, les populations décident de se s’organiser pour assurer leur propre défense ou pire faire justice elles-mêmes, l’on s’acheminerait vers l’instauration d’un état de non-droit dans une région déjà  peu favorisée par la nature.