Société




Insécurité : Bamako « ville dangereuse » ?

En une semaine, pas moins de trois attaques à main armée se sont déroulées à Bamako et dans sa périphérie.…

En une semaine, pas moins de trois attaques à main armée se sont déroulées à Bamako et dans sa périphérie. Même si les braquages ne sont pas une nouveauté pour les Bamakois, la violence des derniers en date a augmenté l’inquiétude et pose de nombreuses questions.

Des coups de feu en pleine journée, au centre ville de Bamako. Le spectacle auxquels ont assisté, médusés, les témoins du braquage du 27 octobre dernier devant le siège d’Ecobank, où un client a reçu plusieurs balles avant d’être dépouillé, est une nouveauté à Bamako. Plutôt habitués à des vols de motos ou des cambriolages, les Bamakois assistent depuis quelques années à l’émergence de la « grande criminalité » : braquages violents, tentatives d’assassinats, et même kidnappings ! Autant d’actes qui appartenaient plus à la réalité cinématographique qu’à un vécu et qui, pourtant, deviennent quasi quotidiens.

Pour Karim Ag Agaly Cissé, étudiant malien vivant en France, « toutes ces attaques sont le signe que la ville commence à devenir une ville d’insécurité, de même que les grandes villes du monde, caractérisées par le grand banditisme ». Pour lui, « le système sécuritaire n’est pas efficace. Il faudrait le renforcer, l’élargir ». Cet avis est partagé par Bourahima Sacko, commerçant. « Il faut savoir prévenir ce genre d’attaques. Or, ce n’est qu’après que les autorités commencent la chasse à l’homme », regrette-t-il.

Banditisme vs Terrorisme La chasse à l’homme a en effet été lancée, comme l’a assuré le directeur général de la Police nationale, au lendemain de l’agression devant Ecobank. Moussa Ag Infahi a tenté de rassurer le public, demandant de ne pas faire l’amalgame entre terrorisme et banditisme. « Nous vérifions parce que, aujourd’hui, nous connaissons des groupes de braqueurs, nous connaissons des multirécidivistes, des repris de justice. Nous sommes en train de faire la part des choses », a-t-il déclaré.

Malgré leur semblant d’insouciance, les Maliens vivent en effet dans la psychose des attaques terroristes. Il convient cependant de faire la différence entre cette menace sans visage et les criminels qui semblent avoir trouvé un milieu favorable pour accomplir leurs délits dans la capitale malienne. « Ce qui est problématique, ce n’est pas l’insécurité, c’est l’impunité », déclarait l’éditorialiste Adam Thiam sur le plateau du Débat du dimanche d’Africable. C’est l’avis le plus répandu dans l’opinion publique, qui estime que rien n’est fait pour décourager ces actes dont les coupables ne sont presque jamais appréhendés, qu’ils soient commis au nord du pays (coupeurs de route, braqueurs), ou dans le sud.