Institut d’économie rurale : la recherche agricole dans toutes ses dimensions

Si dans certains pays, la recherche agricole se trouve être financée par les organisations paysannes, ce n'est pas le cas…

Si dans certains pays, la recherche agricole se trouve être financée par les organisations paysannes, ce n’est pas le cas au Mali o๠le financement n’est assurée que par l’extérieur. Crée au lendemain de l’indépendance du Mali, l’Ier est la structure phare charge de la mise en œuvre de la politique de recherche agricole par le biais de paquets techniques œuvrant sur les semences, les pratiques culturales… Mieux l’Ier forme des techniciens, et assure la diffusion de l’information scientifique. Selon le Directeur scientifique de l’Ier, Aly Kouriba, la diffusion de la recherche commence par la programmation de la recherche elle-même. Ainsi, Pour se rapprocher davantage des paysans, l’Ier dispose d’un centre de recherche dans chacune des régions du Mali. A ce niveau une commission constituée de 60 organisations œuvrent sur tous les paramètres de la production agricole (l’élevage, la pêche…). C’’est cette commission qui répertorie les contraintes de l’agriculture. Dans les domaines o๠il n’y a aucune recherche au Mali, l’Ier soumet un document qui est soumis à  ses instances de validation. Avec l’IER, chaque paysan est en mesure de connaitre les types de recherche menées dans sa région. Ainsi, le paysan est en droit de prendre attache avec la Commission régionale de l‘institut afin de suivre la mise en œuvre de la recherche. Théoriquement ce système comporte des faiblesses, selon M. Kouriba, le bureau n’a pas souvent les moyens pour aller restituer les résultats de recherche au niveau des différentes organisations paysannes à  la base. Lorsqu’une recherche est terminée, l’Ier organise une vaste campagne de communication, pour emmener les paysans à  s’approprier les enjeux. Aussi, dans le but d’accroitre la productivité, l’Ier travaille avec l’Agence pour la révolution verte dirigée par Koffi Annan. Avec cette structure, l’Ier est entrain de tester des nouvelles variétés culturales en sorgho, en mais, en riz irrigué, riz de baffon, en mil, et en Niébé. Les cultures traditionnelles ont été testées pour leur mécanisation. Des efforts remarquables Il y’a 10 ans, la moyenne de production à  l’Office du Niger était de 1 tonne 500. Mais aujourd’hui, grâce aux fruits des différentes recherches opérées par l’Ier, la production est montée à  4 tonnes. «Â Il y’a même des paysans qui vont à  8 tonnes », a assuré M Kouriba. Cela est du au fait que la structure a mis au point des techniques culturales. «Â Aujourd’hui nous sommes entrain de travailler à  faire en sorte que le riz, de part sa qualité, puisse accéder à  des marchés beaucoup plus porteurs ». Le riz Nérica, ou encore riz pluvial est à  l’actif de l’Ier. Cette variété se distingue par le fait qu’elle se cultive sur tous les sols. s’agissant de certaines variétés de sorgho, la production qui était de moins d’une tonne est passée à  plus de 2 tonnes. Parlant des difficultés, le directeur scientifique a déploré le mode de financement de la structure qui ne bénéficie nullement à  la recherche. Par ailleurs, dit-il, il faut un minimum de moyens pour les paysans. «Â l’agriculture au Mali n’est pas financée. Les banques de la place ne financent que la campagne de commercialisation. Il faut une banque adaptée à  l’agriculture ». A noter que le financement des recherches de l’Ier est assuré à  100% par l’extérieur. Du coup, les 40% alloués par l’Etat ne couvrent que les salaires et les infrastructures. «Â Que l’Etat codifie les domaines d’interventions de l’Ier. Cela passe par la définition d’un portefeuille qui réponde à  nos besoins d’information ».