Interview: Soumana Sacko, Ancien Premier ministre – Président de CNAS-Faso Hèrè

Journaldumali: Vous avez quelque peu disparu du devant de la scène depuis 2013… Zoumana Sacko Et pourtant nous sommes toujours…

Journaldumali: Vous avez quelque peu disparu du devant de la scène depuis 2013… Zoumana Sacko Et pourtant nous sommes toujours là , menant nos activités personnelles, sociales et politiques normales, exactement comme avant les élections générales de 2013. Notre parti, la CNAS-Faso Hèrè, se prononce sur toutes les grandes questions de la Nation le plus souvent d’ailleurs avant toutes les autres formations politiques nationales. Nous sommes heureux de noter que le peuple malien se rend compte, quoique souvent à  retardement, de la justesse de nos analyses et de nos prises de position, lesquelles ne sont inspirées, au delà  de tous calculs politiciens ou électoralistes, que par notre souci de voir le Mali retrouver le chemin de la grandeur et de la prospérité partagée. Vous venez d’achever une mission en tant que représentant de l’Union africaine lors de la présidentielle djiboutienne. Quel bilan en tirez-vous ? Nous avons, dès le 10 avril 2016, et suivant la méthodologie de l’Union africaine, publié nos observations et conclusions préliminaires sur le scrutin présidentiel du 8 avril 2016 en République de Djibouti. Sur la base des faits que nous avons effectivement observés dans près d’un quart des bureaux de vote dans toutes les provinces du pays et confrontés avec les textes nationaux et les normes internationales, y compris les instruments pertinents de l’Union africaine en la matière, nous avons, en toute indépendance, impartialité et objectivité, abouti à  la conclusion que le résultat du vote était le reflet suffisamment transparent, libre, régulier et crédible de la volonté des électeurs exprimée ce jour-là  à  travers les urnes. Revenons au Mali. Quel regard portez-vous sur l’état de la Nation ? Celui de tout citoyen soucieux de la sauvegarde de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale du Mali, du caractère républicain, démocratique, laà¯c et unitaire de l’à‰tat, de la justice sociale, d’une gouvernance vertueuse, participative et efficace, de la sécurité pour tous, partout et en tout temps. Notre préoccupation est grande de voir cette jeunesse abandonnée à  elle-même sans lueur d’espoir au bout du tunnel et devenant une proie facile pour les forces obscurantistes et antidémocratiques qui n’ont pas renoncé à  leur plan diabolique de prendre le contrôle de l’à‰tat malien. Nous sommes attristés de voir l’économie aux mains de réseaux d’affairistes et du clientélisme politico-bureaucratique, au lieu de l’émergence de véritables entrepreneurs et capitaines de l’industrie et du commerce. Nous sommes préoccupés face à  la déliquescence de l’administration, à  l’incivisme rampant, à  l’effritement de nos valeurs sociétales positives, à  la paupérisation de vastes couches urbaines et rurales. Si vous aviez été élu président, qu’auriez-vous fait différemment ? Nous n’avons pas été élu Président, loin s’en fallait. […] Mais nous avons noté aussi que les élections générales de 2013 ont été fortement influencées par l’argent, les forces pro-putsch et une nouvelle race de politiciens déguisés sous le manteau de la religion et mus par des intérêts inavouables à  mille lieux de la religion. Il me paraà®t superflu d’épiloguer sur ce que nous aurions fait si nous étions au pouvoir. Qu’il suffise tout simplement de réaffirmer ici, comme nous l’avons répété à  plusieurs reprises, que nous n’aurions pas signé le mauvais Accord d’Alger, ni laissé la corruption publique se généraliser en toute impunité. 2018 s’annonce déjà . Vous y retrouvera-t-on ? Notre engagement pour le Mali et pour l’Afrique, qui est aussi celui de notre parti, la CNAS-Faso Hèrè et de l’ADPS, le regroupement politique dont il est membre, est permanent et constant au delà  des contingences et des échéances électorales […] Notre attachement aux valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 reste notre leitmotiv. Nous restons disponibles et engagés aux côtés de l’ensemble des forces progressistes, patriotiques, républicaines et démocratiques, pour assurer la victoire du peuple sur les forces obscurantistes et faire prendre à  notre cher pays, le Mali, un nouveau départ, le vrai, le bon. En 2018 et au delà , nous devons en tant que Peuple uni, regardant résolument vers l’avenir et bâtissant ensemble le Mali de nos rêves et de nos ambitions, retrouver ce qui nous grandit. Telle est la voie du salut, telle est la voie que la CNAS-Faso Hèrè, ses alliés de l’ADPS ainsi que du Front Populaire en gestation, proposent au Mali et à  l’Afrique pour gagner la bataille de la renaissance africaine et de la mondialisation positive.