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Irak: l’EIIL sème la terreur

L'Armée islamique en Irak et au Levant (EIIL) a lancé la semaine passée une vaste offensive en Irak, s'emparant de…

L’Armée islamique en Irak et au Levant (EIIL) a lancé la semaine passée une vaste offensive en Irak, s’emparant de larges territoires dans le nord et le centre du pays. Ainsi, en l’espace de trois jours – mardi, mercredi et jeudi-, les jihadistes de l’EIIL ont pris la deuxième ville d’Irak, Mossoul, sa province Ninive (nord), Tikrit et d’autres régions de la province de Salaheddine, ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord). Ils ont même été, en fin de semaine dernière, à  quelques encablures de la capitale Bagdad. l’EIIl a affirmé avoir exécuter 1700 militaires irakiens, publiant des images de centaines d’hommes entravés et allongés dans des fosses et vraisemblablement morts. Officiellement, les photos n’ont pas pu être authentifiées et aucun bilan n’est disponible. L’EIIL, connue pour sa brutalité, cherche à  créer un Etat islamique dans une zone frontalière entre l’Irak et la Syrie, o๠il est également très actif. Dans les zones capturées par l’EIIL, la population a d’ailleurs reçu certaines consignes. L’alcool, le tabac et la drogue sont désormais interdits. Les femmes doivent porter des tenues décentes, des vêtements amples et ne sortir qu’en cas de nécessité. Pour rappel, l’EIIL tient à  « rétablir la gloire du califat islamique ». Début de la contre-offensive Les forces de sécurité, soutenues par des combattants de tribus, semblent commencer à  relever la tête. Elles ont ainsi repris samedi Ishaqi et Muatassam, dans la province de Salaheddine, non loin de Bagdad. Le soutien de la communauté internationale et en particulier des Etats Unis, qui ont toutefois affirmé ne pas intervenir « directement », et de l’Iran ont conforté les militaires loyalistes qui ont lancé une violente contre-offensive. Ils ont tué 279 « terroristes » au cours des dernières 24 heures, a annoncé dimanche un responsable de sécurité. Les forces de Bagdad ont « repris l’initiative » a par ailleurs assuré le porte-parole chargé de la sécurité auprès du Premier ministre Nouri al-Maliki, le lieutenant-général Qassem Atta, lors d’une conférence de presse retransmise à  la télévision. Les forces de sécurité irakiennes donnent régulièrement des bilans d’insurgés tués particulièrement élevés, impossibles à  vérifier de manière indépendante, et sont enclines à  minimiser les pertes dans leurs propres rangs. Conséquence de la guerre en Syrie ? L’ancien émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, en est convaincu : l’offensive djihadiste en Irak résulte de l’inertie de la communauté internationale face au conflit qui fait rage en Syrie voisine depuis 2011. « C’est une règle bien connue : un conflit de ce genre (en Syrie) ne peut pas rester enfermé dans les frontières d’un seul pays. Malheureusement on a négligé le problème syrien et on n’a pas aidé à  le résoudre. Voilà  le résultat », a déclaré dans un entretien téléphonique à  l’AFP Lakhdar Brahimi, qui a démissionné en mai après deux ans d’efforts infructueux pour mettre fin à  un conflit qui a fait plus de 160 000 morts. Pour cet ancien médiateur en Irak après l’invasion américano-britannique de 2003, la communauté internationale ne peut pas « être surprise » par l’offensive djihadiste menée en Irak par l’EIIL, également l’une des forces les plus importantes en Syrie.