IdéesÉditos, Idées




Irina Bokova : « Ecrire un avenir plus durable »…

Le programme des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adopté par les Nations Unies en 2000, et dont l'échéance…

Le programme des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adopté par les Nations Unies en 2000, et dont l’échéance a été fixée en 2015, a permis d’immense progrès au cours de la dernière décennie : le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de moitié ; l’inégalité entre les genres s’est réduite, avec 97 filles pour 100 garçons dans l’enseignement primaire dans le monde aujourd’hui, contre 92 en 1999. Le nombre de morts du paludisme a par ailleurs été réduit de 30%. Ces progrès doivent nous encourager à  faire encore davantage, car il reste beaucoup à  faire, notamment en Afrique sub-saharienne. Au mois de septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies a lancé l’examen d’un nouveau programme mondial de développement durable, qu’elle doit adopter en 2015, qui s’appuie sur les acquis et les leçons du processus des OMD. l’approche retenue pour ce programme est innovante : en 2000, les OMD étaient essentiellement tournés vers les pays en développement, et principalement vers l’éradication de la pauvreté. Le programme post-2015 traite de défis qui sont communs à  tous les pays : protéger la vie sur notre planète et concilier les besoins de nos sociétés avec ceux de l’environnement. Tous les pays, riches ou pauvres, sont concernés, et chacun peut apporter sa contribution pour atteindre ces nouveaux objectifs de développement durable. Ainsi, les savoirs faires autochtones, les connaissances traditionnelles du Mali dans la gestion des ressources, des forêts, de l’eau sont des connaissances dont toute l’humanité doit pouvoir profiter. l’Education pour le développement durable (EDD) est une priorité absolue si nous voulons atteindre ces objectifs. Il est certain que les solutions purement techniques ou financières ne suffiront pas à  résoudre les défis qui se posent aux sept milliards d’habitants vivant dans un monde aux ressources limitées. Le développement durable passe aussi par un changement des comportements et des mentalités, par un nouveau rapport à  l’environnement. Et ce changement commence à  l’école. L’éducation a un rôle majeur à  jouer pour forger et diffuser les valeurs, les compétences et les connaissances nécessaires à  ce nouveau modèle de développement, plus durable, plus inclusif. l’éducation est la seule façon de résoudre les problèmes complexes auxquels nous sommes confrontés, et surtout le moyen de nous adapter à  des situations qui pourront se présenter demain et qui nous sont encore largement inconnues. L’éducation est l’une des plus grandes forces de transformation de la vie humaine. C’’est dans cet esprit que l’UNESCO, en qualité de chef de file de la Décennie de l’éducation pour le développement durable (2005-2014) des Nations Unies, organise la Conférence mondiale sur l’éducation pour le développement durable (EDD), du 10 au 12 Novembre à  Aà¯chi-Nagoya, au Japon. En présence du Prince héritier du Japon, l’événement réunira 1000 participants de plus de 100 pays, ministres de l’éducation et vice-ministres, acteurs et représentants de la jeunesse. Ils feront le point sur les nombreux progrès accomplis au cours de la dernière décennie. Le rapport final sur la Décennie du développement durable des Nations Unies, qui sera présenté lors de la conférence, montre qu’une cinquantaine de pays ont adopté une stratégie nationale d’Education pour le développement durable, et qu’une trentaine d’entre eux ont intégré cette notion dans leurs politiques publiques. Ceci montre que les Etats croient en cette notion. Ils croient en la puissance transformatrice de l’éducation pour engager les changements de politique et de société. Cette conférence doit permettre de soutenir cet engagement et de le prolonger. L’UNESCO, pour sa part, est déterminée à  accompagner les partenariats nécessaires au développement de l’éducation pour le développement durable, et J’appelle à  la plus grande mobilisation possible, des Etats et des citoyens, car nous pouvons tous, chacun à  notre niveau, contribuer à  écrire un avenir plus durable, dès aujourd’hui.