Société




Itikaf : « s’isoler pour mieux adorer »

 Jeunes et moins jeunes, ils sont nombreux à se consacrer à «  l’Itikaf » ou retraite spirituelle durant les 10 derniers jours…

 Jeunes et moins jeunes, ils sont nombreux à se consacrer à «  l’Itikaf » ou retraite spirituelle durant les 10 derniers jours du ramadan.  Cette pratique héritée du Prophète Mohamed consiste pour les musulmans à s’écarter « des choses du monde » pour se consacrer uniquement à l’adoration de Dieu, dans le but ultime de coïncider avec la nuit du destin. Si quelques uns se contentent des week en raison de leurs obligations, certains adaptent leur calendrier pour profiter « des bienfaits » de cette période.

  Awa Traoré a  passé cette première nuit du 21 au 22 avril 2022 à la mosquée de l’imam Mahi Ouattara à Sébénikoro. « Parce qu’aujourd’hui c’est vendredi. Donc je continue pour la prière du vendredi. Sinon je viens habituellement, je prie et je reste jusqu’à fajr (la première prière du matin) », avant de rentrer chez elle.  Cette femme au foyer qui vient  effectuer régulièrement les prières surérogatoires durant les 10 derniers jours ne déménage pas à la mosquée. Elle  dit prier pour « le rayonnement de l’islam » et se réjouit de l’engouement grandissant des jeunes pour la pratique.

A l’image d’Aïcha Magassa, étudiante. « On nous a donné congé à l’école pour faire l’itikaf. Pour nous permettre de nous isoler et de bien profiter des bienfaits de ces 10 derniers jours. Je prie pour que Dieu nous accorde cette grande nuit ».  Pour sa deuxième participation à la « retraite pieuse », la jeune femme note « beaucoup de changement »  dans sa «  vie quotidienne ». « Cela  m’a permis de mieux me concentrer ».  Dans cette retraite spirituelle, très peu de place pour le repos, « juste un peu », précise Aïcha. Car ce temps est essentiellement consacré à l’adoration. Et pour demeurer dans la mosquée durant ces 10 jours, il faut « quelques habits, la nourriture dont on a besoin et s’isoler pour l’adoration », conclut cette fidèle.

A plus de 70 ans, Kadia Keïta, une fidèle de la même mosquée, reconnaît que la pratique a renforcé sa foi.

S’ils n’optent pas tous pour la retraite, en raison notamment de leurs activités,  plusieurs jeûneurs observent les prières surérogatoires des dernières nuit du Ramadan, plus longues que les autres. Non sans difficulté avec une réduction du temps de sommeil et un équilibre constant à trouver entre pratique religieuse et vie professionnelle.

Fatoumata Maguiraga