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IUG, année blanche à l’horizon

À l’IUG, cela fait trois mois que les cours sont à l’arrêt à cause de la grève illimitée déclenchée par…

À l’IUG, cela fait trois mois que les cours sont à l’arrêt à cause de la grève illimitée déclenchée par le syndicat des enseignants.

À l’Institut universitaire de gestion (IUG), les négociations entre les enseignants et le rectorat de l’Université des sciences sociales et de gestion sont dans l’impasse depuis le 8 mars dernier, date à laquelle le comité du syndicat national de l’enseignement supérieur (Synesup) a déclenché une grève illimitée. Une situation de blocage « critique » qu’Hamidou Sanogo, porte-parole des étudiants, condamne car il craint que « cela ne débouche sur une année blanche que personne ne souhaite ». Le 8 février dernier, le comité syndical déposait sur la table du rectorat un préavis de grève. Les enseignants y réclamaient des arriérés d’heures supplémentaires (2013 à 2015), les frais de correction, de secrétariat et de surveillance (2013 à 2015). Le tout pour un montant qui s’élève à 62 millions de francs CFA, selon Alassane Sidibé, secrétaire aux relations extérieures du comité Synesup de l’IUG. Mais la véritable pomme de discorde se trouve ailleurs…

Le nœud du problème serait plutôt le contrat autorisant six vacataires à donner 12 heures de cours du soir à l’Unité de formation et de production (UFP), et dont le syndicat exige la relecture. Selon M. Sidibé, l’UFP a été créée en 1996 au sein de l’IUG, avec une autonomie de gestion. Aujourd’hui, le comité syndical dénonce une « expropriation » de l’unité de formation avec le décret pris en 2014 par le ministère de l’Enseignement supérieur qui fait du recteur « l’ordonnateur des dépenses » et le charge de « l’organisation et des modalités de fonctionnement de cette unité de formation ». Depuis, souligne-t-il, « ils ont tué la structure. Nous pouvons faire 2 à 3 mois sans salaires ». « On soulève une tempête dans un verre d’eau. […] L’UFP est un service public, non un service privé appartenant à une quelconque corporation », répond Samba Diallo, recteur de l’Université des Sciences Sociales et de Gestion, dont l’IUG fait partie. Il explique que six vacataires avaient été programmés pour effectuer 8 heures de cours à l’UFP (cours du soir) et 4 heures à l’IUG, au lieu de 12 heures quotidiennes. Une situation qui aurait fortement déplu au syndicat qui déplore la perte des primes pour les heures supplémentaires versées pour les cours du soir à l’UFP. « Vous connaissez un pays qui a battit son système d’enseignement supérieur sur des heures supplémentaires ? », interroge le recteur, qui explique que la décision décriée avait été prise pour sortir de la précarité ces enseignants vacataires qui sont à l’IUG depuis 10 ans pour certains. Faux, rétorque le syndicat, qui dénonce par ailleurs la suspension des salaires des grévistes. Au ministère de tutelle, c’est le silence radio, attitude que fustige les grévistes, qui disent avoir envoyé des courriers restés sans réponse.

La situation semble donc bloquée, et les étudiants, qui viennent de boucler deux mois à la maison, haussent désormais le ton. Ils disent ne pas s’intéresser à qui a tort ou raison, mais « supplient les autorités pour nous éviter une année blanche », plaide l’un d’entre eux.