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Janvier fatidique pour la Gambie 

Yaya Jammeh s’accroche au pouvoir. En face, Barrow et ses soutiens de plus en plus nombreux, ont bien l’intention de…

Yaya Jammeh s’accroche au pouvoir. En face, Barrow et ses soutiens de plus en plus nombreux, ont bien l’intention de le faire plier. Le 19 janvier, date de la fin de son mandat, va-t-il marquer un tournant dans l’histoire de ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest.

Yaya Jammeh partira-t-il ? Depuis sa volte-face le 9 décembre, le président sortant réclame un nouveau scrutin, dont personne ne sait quand il pourrait se tenir. Pour le moment, les pressions exercées par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), exigeant son départ du pouvoir le 19 janvier prochain, n’ont rien changer. Le Nigérian Muhamadu Buhari a revêtu le 2 janvier sa cape de médiateur au nom de l’organisation sous-régionale, qui joue sa crédibilité dans cette crise. Il tentera d’empêcher le pays de sombrer dans la violence que pourrait présager le cours actuel des événements. Jammeh refuse en effet de participer à toute négociation avec l’organisation à laquelle il reproche sa « partialité ». En décembre, le président de la commission de la CEDEAO, Marcel Alain de Souza, avait évoqué la possibilité de recourir à une intervention militaire si l’option diplomatique échouait, pour déloger l’occupant de la State House (palais présidentiel, ndlr). « C’est, en fait, une déclaration de guerre et une insulte à notre Constitution. C’est donc totalement inacceptable », a déclaré Yaya Jammeh, le samedi 31 décembre, au cours de son discours du Nouvel an.

Appel au calme Au pouvoir depuis 1994 à la suite du coup d’État contre Dawda Jawara, Jammeh a également déclaré qu’il resterait président jusqu’au 10 janvier, date à laquelle la Cour suprême examinera son recours, soit une semaine avant la fin de son mandat à la tête de la Gambie. Tout peut donc encore arriver, et l’inquiétude va grandissant. Difficile de dire comment passer de Jammeh à Barrow sans mettre la Gambie sens dessus dessous. Les efforts diplomatiques vont se multiplier les prochaines heures pour éviter « l’escalade de la violence », comme y a appelé Yahya Jammeh, et voir la Gambie entrer dans cette nouvelle année avec le président qu’elle s’est choisie.