« Je suis kidalois » : un plaidoyer civil pour la paix au Nord Mali

Journaldumali.com : Parlez-nous du mouvement " je suis kidalois"? Alioune Ifra Ndiaye : Je dirais plutôt un plaidoyer. Nous plaidons…

Journaldumali.com : Parlez-nous du mouvement  » je suis kidalois »? Alioune Ifra Ndiaye : Je dirais plutôt un plaidoyer. Nous plaidons pour le fait citoyen. Qui dit citoyen dit participation aux actions publiques. Nous estimons que la crise de notre pays est en grande partie une crise de la citoyenneté. Depuis 1992, nous avons souverainement choisi, par la conférence nationale, la démocratie comme modèle de société. Elle est en construction. Malgré tout, elle nous permet aujourd’hui, quelles que soient nos frustrations et nos revendications légitimes, de développer notre énergie dans le cadre de la République pour imaginer et construire un Mali plus harmonieux, plus moderne, doté d’organisations institutionnelles représentant mieux l’intérêt général, qui pourront refondre de façon durable notre démocratie et notre concorde. C’’est le citoyen qui doit être actif et défendre de façon permanente ces valeurs qui permettent un Mali harmonieux dans sa diversité, uni et indivisible. D’o๠notre concept « Je suis kidalois ». Etre kidalois veut dire aussi citoyen malien acceptant de mettre ses revendications légitimes dans un cadre républicain. Personnellement, je vis une frustration permanente dans mes activités professionnelles à  cause des dysfonctionnements de nos instruments institutionnels qui doivent normalement être les garants de l’intérêt général. Mais je me bats, comme beaucoup de maliens, dans un cadre républicain, pour faire évoluer ces dysfonctionnements. Vous avez organisé une manifestation ce vendredi, en quoi consiste le plaidoyer ? Notre plaidoyer se limitait au monde virtuel. Nous avons décidé de lancer ce vendredi sa popularisation en faisant la promotion de son symbole. La couleur jaune. La couleur jaune dans le drapeau malien constitue la richesse : matières premières, créativité, diversité culturelle et autres espaces générateurs de biens. Qui dit richesse, dit PAIX. La couleur jaune fait également le lien entre les deux autres couleurs du drapeau malien : le vert et le rouge. C’’est la couleur qui rassemble. Nous demandons à  tous les citoyens maliens de manifester leur appartenance à  la République démocratique, unie, laà¯que et indivisible du Mali en arborant un signe distinctif jaune. à‡a peut être un foulard, un pin’s, un tee-shirt, une chemise, une robe, un drapeau sur un engin motorisé, un drapeau devant une maison, une boutique ou un bureau, etC’… Cette action permet aux citoyens d’être actifs pour la cause Mali en vaquant normalement à  leurs activités. Journaldumali.com : Pour l’option, c’est le dialogue ou la guerre pour régler la question du nord ? Si nous arrivons à  reprogrammer le logiciel de la citoyenneté, nous n’avons pas besoin de guerre pour régler la question du Nord. Comme nous aurions évité les malheureux événements de mars 2012 pour régler un problème politique. Par ailleurs, à  quoi sert un dialogue si de part et d’autre chacun reste animé par l’esprit de la Banyengoya? (égoisme). Je le répète. La crise que nous traversons, est essentiellement une crise de la citoyenneté. C’’est une prise en charge sur cette question de notre corps social qui nous permettra de construire durablement notre concorde. Les Bamanan disent « Bèn kaadi ». Le Bèn, la concorde, est la matrice de la bonne gouvernance et de tout développement harmonieux et durable. Vous verrez que l’esprit de Nyengoya(égoisme) très majoritaire aujourd’hui dans notre pays, cèdera la place très vite à  l’esprit de la Badenya. C’’est tout le sens de notre plaidoyer « je suis kidalois »