Société




Djihadisme : ce qui séduit les jeunes Maliens

L’Institut d’études de Sécurité (ISS) pour l’Afrique de l’Ouest et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont publié les premières…

L’Institut d’études de Sécurité (ISS) pour l’Afrique de l’Ouest et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) ont publié les premières conclusions d’une étude menée au Mali sur les raisons de radicalisation des jeunes ce mercredi 19 octobre.

« Un ex-engagé est une personne qui a joué un rôle important dans un groupe extrémiste de façon directe ou indirecte », définit Lori Anne Theroux-Benoni, Directrice Générale de l’Institut d’études de Sécurité (ISS) pour l’Afrique de l’Ouest dont le siège est basé à Dakar au Sénégal. Selon une étude menée conjointement, entre juillet et août dernier, par l’ISS et l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) sur les raisons de « radicalisation des jeunes » au Mali, il existe plusieurs facteurs qui poussent ces jeunes à rejoindre les rangs d’un groupe extrémiste.

Cette étude, basée sur le témoignage d’une soixantaine d’ex-engagés qui ont rejoint le Mujao, Ansar dine, la Katiba Macina, Aqmi et la Katiba Khalid Ibn Walid, il ressort que les raisons de leur enrôlement diffèrent d’un jeune à un autre. Selon cette étude, les facteurs peuvent être personnels, éthiques, familiaux, économiques, sociaux, etc. « non seulement ces facteurs sont multiples mais ils interagissent généralement, varient en fonction des individus, des groupes, des localités et évoluent dans le temps », explique Lori Anne Theroux-Benoni.

Pour l’ISS, il existe également une catégorie dite « inconnue » qui regroupe, les jeunes dont les raisons d’enrôlement sont méconnues à ce jour.

Qui peut être considéré comme « ex-engagé » ? Pour Lori Anne, il est difficile de déterminer exactement un ex engagé, « lorsque l’individu n’est plus engagé physiquement sur le théâtre de l’opération, c’est un ex-engagé », précise Ibrahim Maiga, chercheur à l’ISS. Et Lori Anne d’ajouter que n’est pas un ex-engagé seulement celui qui a été armé une fois car « certaines vendeuses de fruit qui passaient les informations entre les groupes extrémistes sont aussi des ex-engagées », tranche-t-elle.

Une chose est certaine, la volonté de mieux cerner les facteurs et les processus qui ont mené certains jeunes à se retrouver dans des groupes armés djihadistes ne procède pas d’un exercice intellectuel superflu. C’est en effet, la compréhension de ce phénomène complexe qui détermine la qualité de cette étude.