Journée panafricaine des femmes : « combattre l’exploitation féminine à tout prix »

Après 47 ans d'activité en faveur de la lutte contre l'exploitation abusive des femmes et filles africaines, l'OPF n'a pas…

Après 47 ans d’activité en faveur de la lutte contre l’exploitation abusive des femmes et filles africaines, l’OPF n’a pas encore fini d’apporter sa pierre dans la construction de l’idéal féminin. D’abord appelé « conférence des femmes africaines », l’OPF selon sa représentante régionale, Mme Alwata Aichata Sahi, s’était fixée comme objectifs fondamentaux, la création d’une organisation régionale africaine ; Elle permettrait aux femmes d’échanger et d’agir ensemble pour accélérer le mouvement d’émancipation et soutenir le grand courant de libération politique et économique pour l’Afrique. Lutte contre l’exploitation des femmes et des filles Le thème de cette année « l’exploitation des femmes et des filles », n’est pas fortuit. En effet la gente féminine est très souvent le souffre-douleur dans bon nombre de sociétés. Elle est victime de toutes sortes d’exploitations. Un film documentaire réalisé par le ministère de la promotion féminine a été projeté. Ce film illustre le témoignage de quelques jeunes filles en détresse, des filles victimes d’exploitation aussi bien sexuelle que morale. On y découvre les témoignages de deux jeunes prostituées : l’une malienne et l’autre nigériane. Elles ont respectivement 29 et 19 ans. Toutes les 2 se sont retrouvées dans cette situation à  cause de la forte pauvreté dont elles étaient victimes avec leurs parents. Elles estiment qu’il n’y avait plus d’autre d’issues pour elles. Un second témoignage concernait cette fillette d’environ 17 ans. Elle est fille-mère et ne peut plus retourner dans son village o๠elle est promise en mariage à  un homme. Les femmes victimes d’exploitation de toutes sortes Ces exemples sont quelques uns parmi tant d’autres. Les filles sont continuellement victimes d’exploitations sous toutes les formes. l’exploitation sexuelle, l’exploitation physique, l’exploitation des domestiques que nous utilisons, et même l’exploitation politique sont bel et bien présentes dans notre société. Prenons le cas des femmes utilisées pour faire de la politique ou pour animer les élections. Mais au bout du compte, elles sont exploitées parce qu’elles n’occupent pas les postes qu’elles méritent. La secrétaire régionale de l’OPF déclare : « Selon l’OIT, 2,45 millions de personnes sont victimes de la traite dans le monde et 800.000 en Afrique de l’Ouest. La traite des êtres humains avec comme corollaire, l’exploitation des femmes et des filles, est un sujet phare dans le domaine des droits humains. La féminisation de la pauvreté augmente aussi le nombre de femmes migrantes et les risques de la traite dans ce milieu. » Par ailleurs, ces filles exploitées souffrent de maladies de toutes sortes telles les MST, IST, et le VIH/SIDA. « Elles sont exposées à  la peur, au traumatisme et même parfois à  la mort. », déplorera la secrétaire. Quelles stratégies adoptées ? l’ampleur du phénomène et ses conséquences étant considérables. l’OPF préconise un certains nombres de solutions : La création d’opportunité d’emplois pour les jeunes, y compris les filles au niveau communautaire ; Des campagnes de sensibilisations des familles ; La mise en œuvre de politiques et plans appropriés en faveur des orphelins et des enfants vulnérables ; l’application des lois et conventions signées par nos à‰tats, notamment la CEDEF, la CDE, la convention internationale concernant le crime transnational organisé ; La scolarisation des filles ; Et l’information sur les risques liés à  la migration et à  l’exode rural. Mme la ministre de promotion féminine, Maiga Sinna Damba déplore que 56% de femmes et des filles victimes de traite soient exploitées dans les plantations et dont plus de la moitié le sont sexuellement. Elle précise que « depuis la création du comité contre l’esclavage moderne (CCEM) en 1994, celui-ci a pris en charge plus de 200 victimes d’esclavage domestique dont 76% sont des femmes. 88,5% d’entre elles ont subi des violences psychologiques et 17,6% des violences sexuelles. » En dehors de cette journée panafricaine de la femme fêtée chaque année le 31 juillet, l’OPF mène des actions de sensibilisation pour la sauvegarde des droits des femmes et filles. Elle appuie les structures qui soutiennent et recueillent les filles en détresse. De sa création à  aujourd’hui, cette organisation a contribué à  la réinsertion de milliers de jeunes filles, d’orphelins sans soutien moral et financier… l’alphabétisation fait partie des programmes far car l’instruction et l’éducation constituent sans aucun doute, un vecteur important d’indépendance et d’épanouissement de la femme.