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Julien N’dour: « Un magistrat doit avoir le culte de l’excellence »

Président d'un tribunal départemental au Sénégal, l'équivalent de tribunal d'instance au Mali, Julien N'gane N'dour a obtenu 20/20 à  l'issue…

Président d’un tribunal départemental au Sénégal, l’équivalent de tribunal d’instance au Mali, Julien N’gane N’dour a obtenu 20/20 à  l’issue du test ayant sanctionné cette session qui s’est tenue du 23 au 28 février dernier à  l’à‰cole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Beye de Bamako. Il bénéficie du coup d’une Bourse pour couvrir ses frais d’inscription à  la session de juillet prochain à  Strasbourg en France. Journaldumali.com: Quel sentiment vous anime après l’annonce des résultats? Julien N’gane N’dour: Je suis très content, je suis ému là  o๠je vous parle. àŠtre lauréat d’un groupe de 118 participants venus de plusieurs pays pour les questions complexes que sont les droits de l’homme, le droit international humanitaire, je crois que ça ne peut qu’être un honneur et là , je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé à  faire la formation, précisément mon épouse et mes enfants qui ont prié pour moi ce matin. Juste avant le test, J’ai envoyé un message à  mon épouse pour lui dire que je comptais sur leur prière. Le test a porté sur quoi exactement ? Il a porté sur les droits de l’Homme en général, le droit international pénal et le droit humanitaire. C’’est un domaine transversal parce qu’on ne peut pas parler de droit humanitaire sans parler de droit pénal international ni de droit international humanitaire. C’’est des matières qui s’imbriquent. Avoir 20/20 dans un domaine comme le droit, ça n’arrive pas souvent… Je peux dire que ça peut être la chance évidemment mais je crois que ce n’est pas que la chance parce je me suis intéressé depuis plus de dix ans aux questions des droits de l’homme. J’ai fait pas mal d’organisations de défense des droits de l’homme au Sénégal et je suis un magistrat qui s’intéresse vraiment à  cette matière. Je pense que C’’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, des formations au niveau international aussi, J’en ai fait. J’ai suivi en 2008 et 2012, les sessions de Strasbourg. Je pense que J’ai fait un travail assez poussé sur la question des droits de l’homme. Quelle sera la suite ? Pour le moment je ne sais pas trop. Il y en a qui peut-être qui font des formations en droit de l’homme pour essayer d’avoir un plan de carrière. à‰videmment ça peut être le cas. Si C’’est une porte qui est ouverte pour moi, je rentre. Mais déjà , je suis un magistrat qui doit toujours avoir en tête le culte de l’excellence et les questions de droit de l’homme, de droit international humanitaire, de droit international pénal sont d’actualité dans tous les pays, surtout en Afrique, dans les pays qui sont en crise ou relativement en paix. En définitif, ce n’est pas quelque chose que je fais pour un plan de carrière. Si l’opportunité est là , je l’exploite mais la première chose, C’’est d’être d’abord en phase avec la justice pénale internationale de manière générale. Quel conseil donneriez-vous à  ceux qui souhaitent emboiter vos pas ? Le conseil que je donne, C’’est l’abnégation, C’’est le sacrifice. Quand je me lance dans une affaire, J’y vais jusqu’au fond. Je crois aujourd’hui en tant que jeune africain fonctionnaire magistrat de manière particulière, avocat et tout, l’on doit s’intéresser à  la question de droit de l’homme. C’est une matière qui est tout à  fait complexe et transversale, C’’est des conventions de ceci, de cela, etc. Pour qu’on s’y connaisse, il faut un ensemble de sacrifice à  faire, il faut travailler, toujours travailler et davantage travailler.