Économie




Karité, potentiel et paradoxe

Les fruits frais font le bonheur des petits et des grands. Le karité est avant tout une richesse agricole du…

Les fruits frais font le bonheur des petits et des grands. Le karité est avant tout une richesse agricole du Mali, mais de gros efforts restent à faire pour lui apporter une nécessaire valeur-ajoutée.

Le karité est l’un des produits phares de la cosmétologie et de l’agro-alimentaire. Alors que la nature a fait de lui le deuxième producteur de karité au monde après le Nigéria, le Mali occupe la sixième place en terme d’exportation. La production qui avait atteint des records dans les années 2000 (190 000 tonnes en 2008 selon la FAO), baisse drastiquement et ne tourne plus qu’autour de 90 000 tonnes ces dernières années. Il faut reconnaître, souligne Monsieur Issa Keïta, président de l’Association malienne des exportateurs des produits de cueillette (AMEPROC), que la quantité de noix exportée a, quant à elle, considérablement cru au fil des années, passant de 2 432 tonnes en 2004 à 75% de la récolte actuelle soit environ 67 500 tonnes, qui génèrent environ 7 milliards de francs CFA de recettes. « Ce sont les noix qui sortent à l’export », explique M. Keïta, qui indique comme pays de destination des amandes de karité maliennes, principalement le Danemark, la Hollande, la France et l’Inde. Les 25% de la production locale sont transformés en beurre de manière quasi artisanale par les femmes de plusieurs localités du pays réunies au sein de coopératives, dont les plus célèbres sont l’Union des coopératives de producteurs de beurre de karité de Zantiébougou, la Coopérative des productrices de karitéde Siby, ou encore le groupement des femmes handicapées de Kita. Grâce à des formations, elles ont acquis la capacité de produire un beurre de qualité, doté de la certification ISO 9000, et qui peut être exporté.

En terme de transformation industrielle, celle-ci a fait long feu après les fermetures de SICA Mali et de Huicoma, qui transformaient le beurre de karité. Aujourd’hui, il n’y a plus que la SODIMA du groupe Achcar qui créé une valeur ajoutée, à travers le savon qu’elle produit. Pour M. Keïta, la transformation reste donc, à l’instar des autres produits de cueillette, le défi que doit relever le karité malien. Espérons que les 13 millions de dollars américains qu’injectent l’Alliance globale du karité (GSA) et l’Agence américaine pour le développement international (USAID) dans la filière pour la promotion des débouchés du marché au plan mondial, et pour l’amélioration de sa production pérenne en Afrique, inspireront les investisseurs et les pousseront à créer une offre de produits à base de karité de qualité made in Mali.