Kati manque d’infrastructures malgré les recettes générées

Kati est certes célèbre pour ses garnisons militaires mais elle mérite beaucoup des autorités du pays. Point de départ de…

Kati est certes célèbre pour ses garnisons militaires mais elle mérite beaucoup des autorités du pays. Point de départ de la mutinerie ayant conduit à  la chute de ATT et à  la désintégration institutionnelle avec les décisions contestées et contestables de Amadou Aya Sanogo, la localité ne doit pas être bannie par les gouvernants. Kati est stratégique dans le renflouement des caisses du trésor public de par sa guérite. Nous sommes arrivés à  Kati au crépuscule au moment o๠les éleveurs rentrent à  la maison avec leurs troupeaux. Si les bêtes traversent sans bourse délier la barrière érigée par les forces de sécurité, il en est tout autre pour les automobilistes et les transporteurs. Le poste de péage construit par l’Uemoa exige des automobilistes l’achat d’un ticket allant de cinq cent à  deux milles francs ; une façon de contribuer au financement de l’économie du pays et à  l’entretien des routes. Justement, C’’est cet entretien des routes qui pose problème. Kati ne dispose que d’une seule voie d’accès devenue étroite, cabossée et boueuse avec une face hideuse. Les gros porteurs en partance ou en provenance de Dakar et Nouakchott se stationnent comme elles peuvent. Le moindre mètre carré est mis à  profit pour se garer le temps de remplir les formalités douanières. Les bus de transport en commun se faufilent pour atteindre les postes de police et de douanes situés juste avant la barrière de sécurité. Ici, badauds, vendeurs à  la sauvette, tenanciers de cantine, tabliers, apprentis de cars et autres curieux se piétinent pour soutirer quelques sous aux voyageurs. Kogni, convoyeur dans une compagnie de transport, se désole « de l’absence d’entretien de la route de Kati et du refus des autorités d’aménager la guérite. Depuis le président ATT, rien n’est fait pour embellir cet espace, l’ordonner et en faire un environnement sain. Tous ceux qui passent ici payent de l’argent et le poste de douanes enregistre une manne financière quotidienne colossale mais aucun franc n’est investi pour l’embellissement de cette porte d’entrée de Bamako ». Un agent de police en poste à  Kati depuis bientôt trois ans alerte les autorités puisque, estime t-il « pour l’heure, la situation ne dérange que les voyageurs mais si rien n’est fait une catastrophe pourrait coûter la vie à  des centaines de personnes et surtout aux riverains car la route surplombe les concessions et à  la moindre fausse manipulation un gros porteur pourrait se retrouver dans une maison pire un éboulement n’est pas à  écarter ». Son ami, agent des douanes, évoque pour sa part « les conditions difficiles de travail. Nous sommes envahis par des transporteurs lessivés par de longues distances, pressés de livrer leurs containers mais l’exigà¼ité des bureaux, l’insuffisance du personnel, l’insécurité des lieux et l’absence d’une gare appropriée rendent la vie difficile ici ». A la question portant sur le montant des recettes journalières, notre interlocuteur affirme que « si la guérite s’arrête pendant une semaine, les fonctionnaires auront du mal à  percevoir leurs salaires », une assertion assez suffisante pour comprendre l’apport de Kati dans la stabilisation de la balance commerciale du Mali. Kati est donc un cas. Sa guérite veut guérir de son encombrement. Les autorités sont donc interpellées. Il y va de l’image du pays, de sa santé financière et de la sécurité des populations de Kati.