Kayes : les institutions en débats

Après Sikasso, Ségou, Koutiala, Mopti, Koulikoro, le ministère chargé des relations avec les institutions a posé ses valises ce samedi…

Après Sikasso, Ségou, Koutiala, Mopti, Koulikoro, le ministère chargé des relations avec les institutions a posé ses valises ce samedi 24 décembre à  Kayes dans le cadre de sa série de conférences débats sur la connaissance et une meilleure compréhension des institutions de la République en vue du portage des réformes institutionnelles, du référendum et des élections générales de 2012. Pour cette rencontre dans la «Â Capitale des rails », la salle conférence du gouvernorat a réuni toute la crème du monde administratif, politique, et de la société civile de la région, sans oublier la délégation des Maliens de l’extérieur conduite par M. Diadié Soumaré. Elus, chefs de services régionaux, représentants des organisations de la société civile (tels le Haut Conseil islamique, les chefs traditionnels et religieux), ont effectué le déplacement. Rencontre entre démocratie participative et représentative En l’absence du gouverneur (en tournée), C’’est son représentant qui se charge de planter le décor. Dans son mot de bienvenue, le Conseillers aux affaires administratives et juridiques du gouverneur, a expliqué que la présente rencontre se tient au moment o๠notre pays s’apprête à  organiser les élections présidentielles, référendaires et législatives de 2012. l’enjeu, explique M. Adama Kansaye, est de taille pour notre pays face à  l’urgence d’élections libres et apaisées. D’entrée de jeu de son intervention, le ministre chargé des relations avec les institutions a précisé que cette conférence se veut la rencontre de la démocratie représentative avec la démocratie participative. «Â Connaitre et comprendre les institutions, C’’est, assurément connaitre et comprendre la société démocratique dans laquelle nous vivons depuis le 26 mars 1991 avec comme fondation la garantie des libertés publiques », a déclaré le Dr Abdoulaye Sall. Dans ce contexte nouveau et porteur d’espérances pour notre pays, ajoute-t-il, il est utile de s’interroger, d’échanger et de partager sur les fondamentaux, tels que le sens la démocratie, son processus et les procédures d’enracinement, ses principes, ses valeurs, etc. Dans un exercice, plutôt pédagogique, mais qui se veut d’échanges, le ministre a expliqué le rôle des institutions constitutionnelles, tout en rappelant qu’en dehors de celles-ci, il y a les autres institutions du pays, telles que la famille, l’école, la collectivité, etc. Continuité de l’Etat l’un des temps des débats à  Kayes, C’’est surtout les réformes constitutionnelles initiées par le chef de l’Etat. Le sujet s’est invité dans les discussions et a donné lieu à  des échanges fructueux entre les participants. A la question de savoir si un président de la République en fin de mandat a-t-il le droit d’initier une révision constitutionnelle, le ministre Abdoulaye Sall est formel : « la Constitution de notre pays lui donne le plein droit. Dans une démocratie, le président de la République a un mandat de représentation du peuple. Il constitue, de ce fait, en lui seul une institution, qu’il ne faut confondre avec l’individu. Dans les pays, les présidents passent à  la fin de leur mandat, mais l’Etat reste, car il est une continuité », a déclaré le ministre des relations avec les institutions. Qui précise que «Â dire qu’un chef de l’Etat n’a pas le droit d’engager des réformes sous prétexte qu’il est en fin de mandat, C’’est lui demander aussi de ne pas engager la construction de routes, de ponts et autres infrastructures, dont les chantiers prendront fin plusieurs années après son mandat ». En clair, si l’on croit Dr Abdoulaye Sall, les présentes réformes s’inscrivent dans la dynamique de la continuité de l’Etat. Car pour lui, il faut l’inscrire en deux volets : le président de la République en tant qu’institution, mais aussi le chef de l’Etat en tant que garant de la continuité de l’Etat. Les débats au cours de cette conférence ont permis aux participants d’apporter leurs contributions sur certaines thématiques, notamment le souhait d’élections apaisées dans notre pays, la transformation du Haut Conseil des collectivités en Sénat au Mali (prévue dans la future Constitution), le chevauchement des mandats électifs, etc. Les Maliens de la diaspora, notamment de France, eux, ont souhaité pour leur part l’instauration d’un débat du genre par le département des relations avec les institutions. Le ministre Abdoulaye Sall, qui a pris bonne note de cette doléance, a promis de l’inscrire dans les prochains chantiers du département.