Kenya: carnage islamiste dans une université

Au moins 147 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées jeudi à  l'université kényane de Garissa (est) prise d'assaut durant…

Au moins 147 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées jeudi à  l’université kényane de Garissa (est) prise d’assaut durant 16 heures par des islamistes somaliens shebab, l’attaque la plus meurtrière au Kenya depuis celle contre l’ambassade américaine en 1998 (213 morts). Le ministère de l’Intérieur a fait en outre état de 79 blessés, dont neuf dans un état critique. « Le siège est terminé » à  Garissa, localité située à  150 km de la frontière somalienne, a annoncé le ministère kényan de l’Intérieur dans la soirée. Selon les autorités kényanes, 815 étudiants étaient inscrits à  l’Université de Garissa, dont plusieurs centaines hébergés dans la résidence universitaire d’un campus comprenant une vingtaine de bâtiments. Le ministre de l’Intérieur, Joseph Nkaissery, a affirmé dans la soirée que « les quatre assaillants (…) ont tous été tués par les membres des forces de sécurité qui les ont abattus. Les terroristes portaient des explosifs qui ont détonné » lorsqu’ils ont été touchés. Selon une source sécuritaire occidentale, plusieurs membres des forces de sécurité et otages pourraient avoir été tués lorsque les quatre assaillants ont en fait déclenché eux-mêmes leurs ceintures d’explosifs à  l’approche des colonnes d’assaut progressant dans le bâtiment. Cette même source n’a pas exclu que le bilan puisse encore augmenter. Le film de l’horreur Vers 05H30 (02H30 GMT) jeudi matin, le commando islamiste a abattu deux gardes à  l’entrée de l’université, puis ouvert le feu au hasard sur le campus, avant de pénétrer dans la résidence universitaire. Un porte-parole shebab, Cheikh Ali Mohamud Rage, contacté par l’AFP, avait revendiqué l’attaque dans la journée, assurant que le commando avait laissé partir les musulmans et gardé les autres étudiants en otage. « Nous dormions quand nous avons entendu une forte explosion suivie de tirs, tout le monde a commencé à  fuir », a raconté Japhet Mwala, un étudiant qui a réussi à  s’enfuir du campus, mais « certains n’ont pu quitter les bâtiments, vers lesquels les assaillants se dirigeaient en tirant. J’ai de la chance d’être en vie ». Des rumeurs d’attaques contre l’université avaient circulé dans la semaine, selon des étudiants. « Personne n’a pris ça au sérieux car ce n’était pas la première fois », a expliqué l’un d’eux, Nicholas Mutuku, tandis que Katherine, étudiante, disait « avoir pensé à  un poisson d’avril ». Un couvre-feu a été imposé jeudi soir jusqu’au 16 avril dans les trois comtés longeant la frontière somalienne, plus un quatrième limitrophe de celui de Garissa.