Kidal : 5 jours après la manifestation, l’aéroport toujours aux mains des manifestants

Depuis jeudi, une vingtaine de femmes ont dréssés des tentes sur la piste d'atterrissage de l'aéroport de Kidal contrôlé par…

Depuis jeudi, une vingtaine de femmes ont dréssés des tentes sur la piste d’atterrissage de l’aéroport de Kidal contrôlé par des manifestants et s’y sont installés de jour comme de nuit. Elles ont exprimé, hier, une liste de doléances parmi lesquelles : La remise à  la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) de toutes les personnes détenues par la force Barkhane qu’elles soient coupables ou non, l’arrêt immédiat des perquisitions de domicile par les forces françaises, la reconnaissance par la Minusma des deux victimes décédées lors de la manifestation de lundi dernier, l’évacuation urgente par les forces onusiennes des blessés et la délocalisation de l’aéroport de Kidal loin des habitations de la ville. Selon une source sur place, « Ces femmes sont instrumentalisés par leurs maris, des gens du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Tous les gens qui ont été arrêté sont liés au narco-traffic ou avec les djihadistes, ils veulent faire cesser les arrestations de Barkhane parce qu’ils trempent dans beaucoup de choses. Ils souhaitent aussi devenir leader par rapport au MNLA. ». Pour cet autre, « C’est la Minusma qui a provoqué ce vide et les femmes en ont profité. La Minusma ne sécurise ni ne maà®trise la situation à  l’aérodrome. », conclut-il. Sur place on attend les résultats de l’enquête onusienne qui doivent déterminer les circonstances ayant mené à  la mort des deux jeunes abattus lors de la manifestation de lundi. Même si pour beaucoup, il ne fait aucun doute que les balles mortelles ont été tirées par les forces de la Minusma qui tentaient d’empêcher des manifestants de prendre le contrôle d’un de leurs véhicules armés. « ils disent qu’ils sont en train d’enquêter mais ils ont déjà  toutes les images. Il y a un grand ballon gonflable au-dessus du camp, une sorte de drone statique équipé de caméra, ce ballon-là  regarde tout ce qui se passe en ville et aux alentours », confie un habitant. à€ Kidal, l’occupation de l’aéroport inquiète. Une majorité pense que sa fermeture est néfaste pour la ville, « Les personnes qui voyagent utilisent l’aéroport et les vols de la Minusma. Les médecins, les médicaments, viennent par ces vols. Depuis que l’aéroport est fermé, ce sont les hélicos de la Minusma qui font le lien entre ici et Gao, ces hélicoptères ne peuvent prendre que 22 personnes environ, les voyages sont devenus restreints », maugrée un commerçant. Au sein des mouvements la tension est montée d’un cran, le MNLA accepte mal que deux de ses jeunes, instrumentalisés par le HCUA, soient mort. « Il y avait des véhicules qui emmenaient les gens à  la manifestation un peu partout en ville, ils sont passés dans les écoles, ils ont fermé les classes pour les emmener là -bas », révèle un témoin qui était à  la manifestation. De plus, le fait que les femmes du HCUA occupent l’aérodrome leur donne une plus grande notoriété par rapport aux femmes du MNLA. Zeina Wallet llady, la femme de Cheick Ag Aoussa le N°2 du HCUA et ex-chef militaire du groupe djihadiste Ansar Dine, est d’ailleurs à  la tête de ces femmes qui campent sur la piste d’atterrissage de l’aérodrome. La Plateforme, quant à  elle, ne semble pas impliquée dans les évènements. Ses membres n’ont pas participé aux marches de protestation. « Il y a deux individus du Gatia qui ont été arrêté par Barkhane vers Aguel’hoc, ça n’a pas suscité de marche n’y rien. », ajoute cet habitant du quartier Aliou. On ne sait pas à  l’heure actuelle qu’elle sera l’issu de ce bras de fer entre la minorité influente qui manifeste et les forces étrangères, mais on craint sur place que ces événements déclenchent une nouvelle source de radicalisation des populations qui ne viendrait qu’envenimer une situation déjà  très préoccupante.